D’où la création cette semaine de « Touche pas à ma vitrine », un collectif de commerçants qui dénonce l’article 7 du projet de loi Climat, qui souhaite encadrer davantage les publicités en vitrines pour faire face aux problématiques de « pollution visuelle ». Cet article* prévoit que les publicités et enseignes à l’intérieur des vitrines d’un local à usage commercial « respectent des prescriptions en matière d’emplacement, de surface, de hauteur et, le cas échéant d’économies d’énergie et de prévention des nuisances lumineuses ».
Le Collectif explique que cette disposition aurait pour conséquence de soumettre leurs vitrines « au régime de l’autorisation préalable des maires ». C’est une « atteinte alarmante à la liberté d’entreprendre et de commercer », qui pourrait représenter « plus d’un million de demandes d’autorisations chaque année », préviennent-ils.
On a l’habitude en France que la publicité soit rendue – hélas – responsable de tous les maux. Beaucoup de mesures ont été prises pour réduire sa visibilité, mais cette fois l’État souhaite s’immiscer dans l’espace privé des citoyens. En août dernier, Dominique Wolton, le président du CEP (Conseil de l’éthique publicitaire), s’élevait déjà contre la mention « En avez vous vraiment besoin ? » que la Convention Citoyenne pour le Climat voulait ajouter sur toutes les publicités et publiait un avis intitulé « Publicité et nouvelles censures-La publicité bouc émissaire ». Il est plus que temps que le milieu -annonceurs, agences, distributeurs, médias- se mobilise pour défendre le secteur. Avant qu’un nouveau projet et une nouvelle interdiction ne voient le jour…
* cette loi traduit une partie des 146 propositions de la Convention citoyenne pour le climat (CCC) retenues par Emmanuel Macron.