La 3e vague de l’internet
Associant le metaverse, les NFTs, la blockchain et les cryptomonnaies, cet univers encore flou du Web3 permet aux marques et à leurs agences d’imaginer de nouveaux modèles économiques et de nouvelles façons de fidéliser et engager leurs publics. “C’est la troisième vague de l’internet, portée par la technologie blockchain. Dans le Web3, les utilisateurs peuvent être les propriétaires de leurs propres contenus et les monétiser”, explique par exemple Susanne Fromm, de la société d’investissement CoinIX.
Celle-ci a notamment investi dans la startup Your Open Metaverse, qui permet aux artistes et aux marques de créer leurs propres univers virtuels, la plateforme de jeux basée sur la blockchain Wombat ou le réseau social Newcoin. Malgré le recul du marché des NFTs, l’investisseuse se montre rassurante : “depuis mi-2022, le volume d’échange des NFTs s’est effondré, massivement. La première vague est finie. Mais ça ne veut pas dire que les NFTs vont disparaître : les gens commencent seulement à comprendre ce que les NFTs sont réellement.”
Le metaverse : un moment, pas un lieu
Jürgen Alker, qui dirige le studio NFT du média allemand Highsnobiety, partage son optimisme et son enthousiasme pour le Web3, et en particulier pour le métaverse, qui ne se réduit pas à la vision portée par Mark Zuckerberg auprès du grand public. Pour lui, le metaverse n’est pas un espace, mais un moment. Comme la “singularité”, qui caractérise le moment où l’intelligence artificielle dépassera l’intelligence humaine, le métaverse marquera un point de bascule.
“Notre attention est déjà captée par le numérique, mais sortir un smartphone de sa poche demande encore un effort. Bientôt, des entreprises proposent des lunettes intelligentes qui seront sur nos têtes toute la journée. Là, on va passer de 50% de notre temps sur des écrans à 90% : c’est à ce moment que l’on entrera dans le Metaverse,” explique-t-il.
L’identité en ligne, bientôt plus importante que la vie réelle ?
Les marques pionnières du Web3 sont à chercher dans les secteurs du divertissement, de la mode et du luxe. “Si tant de marques entrent sur ce terrain, c’est parce qu’elles ont compris que l’identité en ligne va devenir plus importante que l’identité dans la vie réelle,” estime Jürgen Alker. Gucci et sa collaboration avec Superplastic, Nike et son rachat de l’éditeur de sneakers virtuels RTFKT, Adidas et son partenariat avec la collection NFT Bored Ape Yacht Club, pour n’en citer que quelques-uns : effectivement, les exemples ne manquent pas. Et ils devraient continuer à se multiplier, y compris dans de nouveaux secteurs.
“Presque toutes les marques automobiles du groupe Volkswagen ont exploré les cas d’usages des NFTs ou s’apprêtent à le faire dans les prochains mois, que ce soit pour des collections, des projets artistiques ou dans le cadre d’expériences dans le métaverse,” a par exemple annoncé sur scène Tim Walther, Group Manager Metaverse & NFT de Volkswagen AG, qui regroupe dix marques, dont Skoda, Seat, Audi, Porsche et Bentley. La “hype” n’est donc pas totalement retombée.
En résumé
DMEXCO, le salon dédié au marketing et à la technologie, faisait son grand retour à Cologne après deux éditions en ligne. Au programme cette année, un nouveau sujet pour les marques et les agences : le Web3, qui bénéficiait d’une scène dédiée, la “w3.vision/Tech Stage”.