Apprendre la musique demande de la curiosité. Parler son langage permet d’explorer ses désirs et ses émotions, et de les partager. Si la curiosité procède du désir d’explorer de nouvelles voies, elle permet aussi d’explorer ces « failles qui laissent passer la lumière ».
La curiosité n’est pas un vilain défaut. Ne lui dites jamais non, car vous direz toujours non à vos désirs. Heidegger disait que « même lorsque l’on a tout vu, la curiosité invente du nouveau ». Il est certain que dire que l’on a tout entendu serait d’un grand manque d’égard envers nos oreilles, qui n’ont pas de paupières. Pour créer, il est impératif d’être curieux. Pour être ouvert à des choses qui n’existent pas. Pour imaginer de nouveaux mondes.
Une forme d’expression de la gourmandise et du désir
Victor Hugo, lui, pensait que « la curiosité est une gourmandise. Voir, c’est dévorer. » Écouter, c’est aimer. Une belle façon de nourrir son âme. La musique est une gourmandise de l’esprit. C’est aussi une gourmandise des sens. Elle a besoin de désir et d’amour pour exister. La curiosité est par conséquent un instrument qui éveille le désir, la gourmandise et le « gai savoir ». Elle nous propose des paysages sans cesse renouvelés. Des paysages sonores et des mondes à découvrir.
Elle est le propre de l’enfance, qui nous fait vivre des expériences et nous permet d’apprendre par nos sens. Elle nous tient en éveil à la petite musique de la vie. Elle nous fait découvrir de nouveaux paradis. Les sons, comme la musique, sont des marqueurs de l’époque. Il y a des sons qui ont disparu. Certains qui vont disparaître. D’autres qui vont naître. Des sons qui évoquent des tranches de vie et éveillent la curiosité et le désir dans l’oreille. Des sons et des musiques qui racontent notre histoire passée, présente et future.
Un instrument du paradoxe musical
On constate un vrai paradoxe dans la musique. On est dans le plaisir des sens, le désir, les émotions. Et… dans les mathématiques. Le rythme et le tempo sont affaire de mathématiques. La longueur d’onde produite par chaque note aussi. L’harmonie est une forme artistique et esthétique de la synchronisation. Bien sûr, il ne s’agit pas de réduire la musique à de simples règles ou axiomes. La musique n’est-elle pas l’instrument qui permet de rendre compte de la synchronisation du vivant avec son environnement ?
Nous aimons vibrer sur la même fréquence pour nous sentir ensemble. Esthétique et mathématiques sont nécessaires l’une à l’autre pour répondre à notre exigence sensorielle et artistique. Nous y répondons par des émotions. La musique est curieuse. C’est un langage « mathématique » des émotions qui touchent nos émotions. La musique reste soumise aux lois de la physique et les transgresse sans cesse pour toujours nous surprendre en nous faisant découvrir de nouveaux mondes.
Une expérience menée par des musiciens et des ingénieurs montre que la musique, comme le son, donne des formes géométriques parfaites. Le son, comme la musique, bat à une fréquence, une vibration qui traverse et produit des réactions nombreuses, variées et variables chez chacun d’entre nous.
Le son comme la musique ne seraient-ils pas des instruments pour synchroniser et harmoniser toute chose s’inspirant des lois de la physique en les sublimant par celles du vivant ? Qu’est-ce qui nous amène à résonner ensemble ? De concert, synchronisés et en harmonie au rythme de notre groupe préféré ? Pourquoi le son, la musique comme le rythme ont-ils un impact sur chacun de nous ? Pourquoi les fréquences et les vibrations sonores, et la musique en général, ont-elles une influence sur notre comportement au plan physiologique, émotionnel et cognitif ? Ne naissons-nous pas musicaux ? Restons curieux ! Et n’hésitez pas à aller découvrir les sons et tempos du monde sur le cabinet de curiosités musical en ligne sur influencia.net.
Laboratoire de curiosité sonore
Article publié dans la revue INfluencia sur la curiosité. Découvrez sa version digitale