Pour Scott Kendall, chaque emplacement est une quête, le monde une juxtaposition de millions de carrés et nos déplacements une exploration quantifiée. En voulant développer une cartographie digitale de tous nos trajets, le fondateur de Quadstreaker entend bien encourager la découverte.
Après tout, si à chaque fin d’année nous faisions de nos trajets quotidiens le plateau d’un jeu de société, nous prendrions peut-être mieux conscience de leur répétitivité. Le citoyen urbain actif raffole des sentiers battus, par manque de faroucherie, de temps ou de curiosité ? Quadstreaker veut apporter des éléments de réponse.
Concrètement, cette application iOS gratuite et lancée le 1er avril, segmente la planète en 174 millions de « Quads », représentants chacun un espace physique et changeant de couleur une fois arpentés par l’utilisateur. Pour encourager l’esprit de découverte, Quadstreaker prend l’allure d’un jeu en récompensant chaque visite d’un nouveau Quad par des points et des accessoires digitaux, utiles à l’avatar des membres.
Pour prendre connaissance rapidement des lieux qu’il reste à visiter dans sa ville ou sa villégiature de vacances, c’est pratique : il n’y a qu’à laisser son smartphone allumé, l’application fait le reste, en couleurs. En plus, vous pouvez vous tirer la bourre avec vos amis virtuels, lesquels peuvent avoir connaissance de votre « Lifeboard », la carte de vos Quads.
Susciter l’envie de découvrir autre chose
« Peu importe où vous êtes, il y a toujours un endroit à explorer », clame Kendall, co-créateur il y a plusieurs années de Socialight, une des premières startups de géolocalisation. Contrairement à Foursquare, Quadstreaker ne se concentre pas sur les lieux de rassemblement mais sur chaque espace territorial, quel qu’il soit. « Nous voulons procurer un sentiment de progrès et d’achèvement pour le moindre de vos déplacements », précise Kendall. « Nous ne sommes pas une autre application de géolocalisation, basée sur la navigation, les découvertes des autres gens et leurs recommandations. Voir un Quad se colorer après vous êtes rendu quelque part donne vraiment l’impression d’avoir accompli quelque chose, c’est très psychologique », poursuit l’entrepreneur trentenaire, installé à Seattle.
Et la vie privée dans tout ça nous direz-vous ? Depuis les révélations du Guardian sur le programme d’écoutes américain PRISM, le sujet est ultra sensible aux Etats-Unis. En fait, l’application ne partage pas votre emplacement en temps réel et votre « lifeboard » n’est accessible que pas ceux qui sont amis avec vous sur l’application. Les annonceurs seront-ils intéressés par des liens sponsorisés ? Kendall espère que oui.
Benjamin Adler / @BenjaminAdlerLA
Rubrique réalisée en partenariat avec ETO