Les budgets alloués au marketing d’influence vont presque quintupler cette année. Les marques sont de plus en plus nombreuses à utiliser les influenceurs pour faire le buzz sur la Toile, quant à la créativité elle est la clé, de la réussite de ces campagnes parfaitement rodées.
Pour célébrer le lancement de la nouvelle collection Lego Star Wars, la marque danoise de jouets a demandé à plusieurs influenceurs et à leurs communautés de s’impliquer dans la campagne #LEGOINSTARWARS. Les internautes devaient choisir leur camp avant de mener la bataille. Les personnes attirées par le « côté sombre » de la Force rejoignaient les forces du #LEGOPremierOrdre et les fans de Luke Skywalker et de Yoda luttaient pour #LEGOResistance.
Le Youtubeur @newtiteuf et ses 1,17 millions d’abonnés ont lancé cette « guerre digitale ». Le challenge à relever était simple : publier sur les réseaux une photo sur laquelle devait figurer un vaisseau, une mini-figurine ou une brique Lego et faire croire que ces objets étaient en lévitation grâce à la main tendue de l’internaute, un hommage appuyé aux pouvoirs des Jedi. Quatorze ambassadeurs (mamans créatives et connectées, fans de Lego et Lego Star Wars comme @jesussauvage, @minireyve, @poulettemagique et @nikitacosplay ont également été recrutés par le groupe scandinave pour encourager leurs abonnés à « combattre » à leurs côtés.
Des campagnes en veux-tu, en voilà…
Ce dispositif a généré 160 contenus, un reech de plus de 534.000 personnes et 712 000 impressions. Les dix gagnants ont, quant à eux, reçu l’ensemble des produits de la gamme LEGO Star Wars. « Cette campagne prouve que la créativité dans l’influence est essentielle, assure Agathe Nicolle, la fondatrice de WOÔ qui a mis au point cette opération. C’est notre objectif pour chaque campagne. Tout comme la sélection sur-mesure des influenceurs qu’ils soient macro, micro ou nano».
Les campagnes d’influence sont de plus en plus populaires auprès des marques. Deezer et son agence Fanbytes ont, eux aussi, fait appel à des jeunes influenceurs pour qu’ils imaginent une boombox (ces énormes enceintes typiques des années 80) bondissante aux couleurs de la plateforme d’écoute musicale. Les vidéos tournées par les internautes ont été visionnées plus d’un million de fois sur Snapchat. La fondation WWF avec TBWA Paris a, elle, mis en place sur Instagram la campagne #TooLatergram. Neuf influenceurs spécialisés dans les voyages ont été invités à poster des photos de lieux paradisiaques mais fortement impactés par l’homme. Un cliché de barrière de corail à des périodes différentes montre notamment les conséquences apocalyptiques du réchauffement climatique sur les récifs. Sur une autre photo, une plage de rêve est jonchée de détritus en plastique.
Les micro-influenceurs sont très courtisés… et peu payés
En Amérique du Nord, les publications rémunérées des influenceurs ont augmenté de plus de 150% entre 2018 et 2019, selon une récente étude de Socialbakers, un institut spécialisé dans l’analyse des médias sociaux grâce à l’intelligence artificielle. Cette année, le marketing d’influence devrait générer un chiffre d’affaires de 10 milliards de dollars contre à peine 2,38 milliards un an plus tôt. Les principaux relais des campagnes sur les médias sociaux sont les micro-influenceurs, qui représentent plus de 80% des personnes influentes en Asie, en Europe et en Amérique Latine, et plus de 75% en Amérique du Nord. «Les consommateurs sont à la recherche de personnes à qui ils font confiance lorsqu’ils prennent des décisions d’achat, souligne Yuval Ben-Itzhak, le patron de Socialbakers. Ce phénomène représente une opportunité pour les influenceurs et les marques : s’associer pour créer des liens authentiques avec leur audience. Nos résultats indiquent que les marques qui collaborent avec des influenceurs augmentent le retour sur investissement de leurs campagnes sur les médias sociaux ». Les micro-influenceurs ont également l’avantage d’être assez peu coûteux à la différence des internautes qui sont suivis par plusieurs millions de fidèles sur la Toile. Étonnant, non?