L’IoT va devenir un marché à presque 1000 milliards d’euros dans la prochaine décennie. La poule ne met pas tous ses oeufs d’or dans le même sac. La France est en avance dans l’objet connecté qui permet l’optimisation des ressources. Explications.
Dominé principalement aujourd’hui par les industries de l’automobile et des transports, le marché de la technologie de l’Internet des Objets (IoT) est prêt pour une croissance historique. D’après une récente étude de Markets & Markets, il devrait passer de 128 milliards d’euros en 2015 à 880 milliards en 2022. Soit donc une croissance annuelle de 32,4%. Dans les starting-blocks, la pub est prête pour profiter de l’explosion programmée : non seulement elle est déjà une réalité de l’IoT mais ô miracle, le consommateur en est demandeur en échange d’un geste commercial. Selon un rapport de l’IAB, 62% des 1200 propriétaires d’objets connectés sondés ont déjà été confrontés à de la pub. Pour 55% d’entre-eux ils sont prêts à recevoir des pubs impromptues si cela leur offre en retour des promotions ou des jeux exclusifs.
Si elle ne surprend pas, l’émergence de la pub dans l’IoT impose deux obligations essentielles à son éthique et sa réussite commerciale : la sécurité de la data dans sa captation, sa collecte et son partage, et le respect de la vie privée. « Dans les secteurs de la santé et des objets portables connectés, le marché appelle à une feuille de route éthique et politique très claire qui imposerait des pratiques justes », énonce le nouveau rapport de l’American University and The Center for Digital Democracy. Opposée à l’utilisation des données du consommateur par la pub, surtout la data médicale de chaque particulier, l’association réclame « une mise en place de garde-fous pour prémunir d’un usage marketing injuste, manipulateur et discriminatif des données personnelles de santé « .
Pour accroître la sécurité des tuyaux, autant fabriquer des objets autonomes qui utilisent leur propre réseau non ? « C’est le futur de l’IoT », confirme Stéphane Allaire, président d’Objenious, la filiale de Bouygues Telecom dédiée aux objets connectés. « Les industriels font déjà de l’IoT un différenciateur technologique et serviciel et prennent de l’avance. Et dans ce domaine la France est plutôt en avance avec deux technologies de pointe comme LoRa et Sigfox », explique Stéphane Allaire. Parce que l’IoT devient une arme incontournable de l’industrie 4.0 et représente bien plus que les montres de geeks, les vêtements connectés ou les capteurs de marketing comportemental, INfluencia s’est rendu fin novembre au salon Pollutec pour comprendre un autre de ses atouts : la lutte contre la pollution par l’optimisation des ressources et la prévention du gâchis.
« L’IoT permet aux industriels de monter en gamme dans leurs services »
« L’Internet des Objets est une nouvelle révolution industrielle qu’ont entamée toutes les entreprises. Pour les accompagner Objenious propose donc un réseau, une plateforme IoT et des services adaptés répondant aux différents besoins tels que la maintenance prédictive, le contrôle énergétique, ou encore la gestion de tournée », déclare Stéphane Allaire. Une grande partie de ses clients couvre les smart cities, le smart farming, le smart home, la smart santé, la smart logistique, la smart industrie ou encore le Smart Building. Bref, tout ce qui s’auto-proclame intelligent est connecté. Mais pour vraiment l’être, encore faut-il savoir en extraire la valeur de la data pour être plus efficace dans son métier.
Afin de traiter l’importante quantité de données provenant de capteurs variés, de les visualiser et de les analyser, Objenious a donc développé deux nouveaux outils simples et intuitifs qui s’appuient sur sa nouvelle plateforme IoT sécurisée, modulaire et évolutive dénomée SPOT (Smart Portal Of Things) : Primo, « Data Access » une solution de gestion des capteurs pour une mise en œuvre simple et sécurisée des projets IoT en toute autonomie. Elle inclut la connexion au réseau LoRa, le transfert sécurisé de l’ensemble des données collectées et des outils de gestion de parc. Secundo, « Data Vision », une solution complète de visualisation, d’analyse et de monitoring des informations métier remontées par les capteurs quelle que soit la connectivité. Les mesures collectées sont stockées dans un environnement sécurisé et dédié. L’accès simplifié aux données se fait grâce à des interfaces et des affichages personnalisés.
« Il y a aujourd’hui deux sortes d’IoT, dont celui qu’on connait et qui a besoin d’un réseau tiers pour se connecter et fonctionner. Mais le futur de l’usage de la technologie réside dans les objets autonomes qui consomment peu d’énergie et se connectent à un réseau dédié, comme par exemple LoRa. Cela va du compteur à gaz à la poubelle et tuyau qui détecte une fuite d’eau en passant la chaudière, les barrières d’autoroute, le lampadaire ou le parking qui m’indique s’il a une place de libre. L’IoT permet aux industriels de monter en gamme dans leurs services et de proposer des recommandations basées sur l’analyse des données », développe Stéphane Allaire.