Avec son profil Tinder fraîchement créé, Sudan, le dernier rhinocéros blanc mâle du Nord va récolter des dons pour empêcher la disparition de son espèce. Cette idée revient à l’agence Ogilvy Africa et au réseau social de rencontre : lui trouver une compagne. Et ainsi faire parler de sa cause sans tomber dans le drame.
S’il vous prend l’envie d’ouvrir Tinder pour faire des rencontres délicieuses et excitantes, vous en aurez pour votre argent. Sudan, le célibataire le plus convoité au monde vient de s’y inscrire. En danger critique d’extinction, ce dernier rhinocéros blanc mâle du Nord vit dans la réserve d’Ol Pejeta au Kenya. Trop âgé pour se reproduire naturellement, il a pourtant 17 000 prétendantes potentielles… Reste plus que la science et son financement pour rendre possible l’impossible. L’agence Ogilvy Africa, en collaboration avec Tinder, a donc créé un profil à l’animal dans l’espoir de lever 9 millions de dollars.
En effet, lorsque les utilisateurs likent le profil de Sudan, ils sont redirigés vers la page internet de la réserve où il vit, Ol Pejeta, pour y faire un don. L’argent récolté ira à la recherche sur les techniques de procréation assistée, notamment la fécondation in-vitro, afin que les animaux en danger d’extinction puissent être sauvegardés. Une solution de la dernière chance mais qui joue le fun et le digital…
Sensibiliser sur un support décalé
Toute la pertinence de cette campagne de sensibilisation réside dans la parfaite adéquation des acteurs et de leurs objectifs et bien sûr dans le principe du collaboratif/participatif. Un réseau social de rencontres qui propose, en partenariat avec une réserve naturelle, le profil d’un rhinocéros blanc mâle en quête d’une compagne, c’est fort. Tout y est : le rendez-vous galant, l’humour et la sensibilisation à une cause tragique. C’est là d’ailleurs le point de fort de la campagne : communiquer avec légèreté sur un sujet déchirant.
L’autre vertu de la campagne est de toucher des gens sur une problématique loin de leurs préoccupations immédiates mais en toute logique et à travers une plateforme de proximité. En effet, sensibiliser sur l’extinction d’animaux au Kenya nécessite d’enjamber la fameuse loi de mort kilométrique. Son principe est que les informations perdent de leur importance lorsqu’elles sont éloignées de leur récepteur (géographiquement, temporellement, socialement…). Ogilvy Africa et Tinder ont résolu l’équation en choisissant un support décalé et intime qui contraste avec un enjeu majeur de la biodiversité. Résultat : une sensibilisation qui pourrait faire des petits !