Mira met sous cloche numérique le patrimoine avant que d’autres ne le fassent
Le métaverse respectueux et éthique, c'est chez Mira lancée en 2016, que ça se passe. La société veut s’imposer comme le monde virtuel de référence pour les acteurs de l'art, de la culture, du divertissement, de la mode, du luxe, du patrimoine, de l'immobilier, du sport ou du tourisme. Pour cela, la startup a commencé à modéliser des lieux emblématiques, à Pariset à New York et travaille déjà avec des institutions (Centre des Monuments nationaux, Tour Eiffel, Guggenheim NYC…) et des entreprises (SNCF, Chanel, BASF). Explications avec Gaspard Giroud, président et fondateur et Jérôme Chasques, co-fondateur.
Mira est une plateforme ouverte : à chaque fois, nous sommes dans une logique de collaboration entre marques et institutions, créateurs et plateforme.
Influencia: quelle est l’histoire de Mira ?
Gaspard Giroud : le projet est né à New York, où je travaillais dans la visualisation 3D, notamment pour l’architecture. Là, nous avons observé la montée en puissance du moteur de jeux vidéo conçu par Epic Games, Unreal Engine : nous y avons vu un énorme potentiel pour construire des expériences immersives. Nous avons commencé par construire un métavers autour d’une carte de New York, avec la modélisation de bâtiments emblématiques de la ville.
Puis, en 2021, quand le projet a été assez mature, nous avons levé des fonds, essentiellement auprès d’investisseurs français. Depuis, nous avons modélisé des lieux iconiques de Paris, comme la tour Eiffel, le Grand Palais, la Sainte Chapelle,la Philharmonie… L’idée est de constituer les bases d’une carte dans laquelle différents acteurs peuvent s’insérer.
IN. : justement, comment les marques et les entreprises peuvent-elles trouver une place dans cet environnement virtuel ?
Jérôme Chasques : nos espaces sont de nouveaux territoires d’expression pour les artistes et les entreprises. Par exemple, les marques peuvent y créer des univers émotionnels dans lesquels plonger leurs visiteurs : elles peuvent raconter leur histoire, montrer leurs matières, faire visiter un atelier, expliquer comment un produit est fabriqué, etc. On peut basculer d’une époque à l’autre au sein d’un même lieu, bref, Mira permet à la fois de réduire l’espace géographique et de voyager dans le temps.
Si les dirigeants français ne prennent pas l’initiative de lancer un métavers français, nous verrons nos monuments historiques tels que la Tour Eiffel et notre patrimoine culturel sur des univers virtuels développés par les Américains
Dans le cas de lieux iconiques comme la Tour Eiffel ou le Guggenheim de New York, l’intérêt est assez simple : nous permettons à tous, partout dans le monde d’accéder à ces lieux, que ce soit via un casque de réalité virtuelle ou sur leur mobile. Les institutions bénéficient ainsi d’un reach plus large, elles peuvent s’adresser à des visiteurs qu’elles n’auraient pas touchés autrement.
Certains espaces sont préconçus, pour aller plus vite, d’autres sont développés totalement sur mesure.
Si les marques et les créateurs viennent sur Mira, c’est parce qu’au-delà de pouvoir produire des objets en 3D de très bonne qualité, ils peuvent bénéficier des différentes fonctionnalités de collaboration, de partage ou de gamification que nous avons développées.
IN; quel est le modèle économique autour de ces expériences immersives ?
J.Ch. : il y a deux types de sources de revenus. Une marque peut payer pour avoir son propre espace dans Mira. Certains d’entre eux sont préconçus, pour aller plus vite, d’autres sont développés totalement sur mesure. Nous allons aussi nous rémunérer sur les transactions, avec une commission sur la billetterie pour les événements ou un pourcentage sur des achats réalisés dans notre environnement.
Par ailleurs, nous allons développer une économie collaborative, avec un partage de revenus doté d’un écosystème de designers, d’artistes et de contributeurs, grâce aux logiques de blockchain et du Web3, sur lesquelles nous travaillons actuellement. Mira est une plateforme ouverte : à chaque fois, nous sommes dans une logique de collaboration entre les marques et institutions, des créateurs et la plateforme.
Quelles sont vos prochaines étapes ?
G. G. : nous sommes en train de développer la dimension cross-platforms : il est extrêmement important pour nous d’être accessible à la fois sur mobile, sur PC et demain sur consoles. Nous travaillons aussi sur les aspects Web 3, avec les tokens et les wallets qui vont être lancés au cours de l’année. Nous avons d’ailleurs recruté récemment une Chief Blockchain Officer, en provenance d’IBMpour avancer sur ces sujets, en mettant l’accent sur la sécurité.
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