22 mars 2022

Temps de lecture : 3 min

Pourquoi les chèques sont-ils toujours autant utilisés de nos jours ?

Les chiffres le montrent depuis maintenant une dizaine d’années : malgré un déclin progressif évident, et logique, les chèques demeurent très utilisés en France et en Europe. Bien malin celui qui pourrait estimer leur date de péremption.

Avec l’arrivée sur le marché bancaire ces dernières années de nouveaux moyens de paiements numériques, toujours plus accessibles, nombreux sont les rapports qui ont annoncé la mort du chèque dans le monde occidental. Pourtant, même si le nombre global de paiements par chèque en France a constamment diminué dans les années 2010, -en 2019, environ 1,5 milliard de paiements par chèque ont été effectués dans le pays de Jérôme Kerviel-, selon une étude de Statista menée cette année. En 2017, 69,2% des chèques émis dans l’Union Européenne provenaient même de la France et, selon un rapport du Comité National des Moyens Scripturaux, en 2016, le chèque représentait 12% de l’ensemble des transactions scripturales françaises. L’irréductible à la gauloise. En bref, malgré une volonté évidente de la part des pouvoirs publics de vouloir faire disparaître le vilain chèque, ce dernier maintient sa présence dans de nombreux pans de l’économie française.

Mais quelles en sont les raisons ?

À l’ère des paiements numériques, il est difficile d’imaginer que les chèques traditionnels soient encore utilisés par quiconque. Une réalité d’autant plus inhabituelle que de nombreux experts financiers pensent que l’ère de l’argent liquide touche à sa fin. Pourtant, des milliards d’euros sont encore transférés par chèque chaque année. Et même avec le taux de déclin actuel que nous avons évoqué, il semble peu probable qu’ils soient complètement rejetés par les consommateurs et les entreprises dans un avenir proche. Alors pourquoi notre histoire d’amour avec ces bouts de papier inventés il y a près de 200 ans est-elle toujours aussi vive ?

 

 

La technologie comme fossoyeur/sauveur

Cela peut sembler contre-intuitif, mais les technologies numériques qui ont conduit au déclin progressif des chèques… les ont également maintenus et perpétués. Par exemple, commander des chèques en ligne est plus rapide, plus facile et plus abordable que de les obtenir directement auprès d’une banque. De même, les progrès technologiques ont permis aux banques et aux entreprises de numériser les chèques et d’en recevoir la compensation plutôt rapidement. Certains clients des banques les utilisent même pour envoyer de l’argent entre plusieurs comptes bancaires, car les smartphones leur permettent à présent de les scanner et de recevoir le transfert en moins de temps que d’autres méthodes.

Plus de flexibilité et une option de paiement différée

Lorsque vous rédigez des chèques, vous fournissez à leurs destinataires le moyen d’accepter le paiement, tout en leur laissant l’opportunité de les encaisser que quelques jours, semaines ou mois plus tard. Rien de plus pratique pour, entre autres, pour payer son loyer. Vous pouvez également réclamer un court délai avant leur encaissement car vous ne disposez pas sur le moment des fonds nécessaires. Il s’agit de trouver plus de commodité et de (re)prendre le contrôle sur des situations qui pourraient vous laisser impuissant si vous étiez uniquement redevable des paiements numériques.

Avoir une trace physique nous rassure

Pour beaucoup de gens, en particulier les plus âgées, les chèques sont un document financier éprouvé qui vous laisse une preuve tangible après avoir envoyé ou reçu de l’argent. Cela n’a peut-être pas d’importance pour la plupart des millenials et autre génération Z, qui ont grandi avec un accès à l’internet et des services numériques à portée de main, mais pour toutes celles et ceux qui issus de l’ère analogique, les chèques gagnent davantage leur confiance que les plateformes de paiement en ligne.

Les coûts sont réduits au minimum

La raison la plus importante qui nous pousse à payer par chèque est sans doute que l’on peut le faire sans avoir à débourser un centime. Il en va de même pour le destinataire : la plupart des banques ne facturent pas le traitement des chèques ou ne prélèvent que des frais minimes à cet effet. En comparaison, les frais facturés par les plateformes de paiement en ligne sont souvent élevés. Dans le cadre d’une entreprise, ou même pour l’envoi d’argent entre deux personnes, le fait de devoir payer un pourcentage de la transaction au fournisseur de la plateforme peut être prohibitif. Il en va de même pour le paiement par carte de crédit. Les frais de transaction sont monnaie courante, tant sur les sites en ligne que dans les magasins réels. Grâce aux chèques, les occidentaux peuvent réduire au minimum les frais généraux liés aux transactions commerciales ou au paiement de biens et de services.

Même s’il est probable que le renouvellement des générations, qui conduit à la prise de pouvoir des natifs du numérique, devrait continuer à rendre les chèques de plus en plus désuets, ceux-ci n’ont vraisemblablement aucune raison de disparaître dans un avenir proche. La plupart des associations de consommateurs estiment même qu’aucune solution grand public ne rivalise à l’heure actuelle avec eux, et que faute de mieux, il faut s’en accommoder. Selon un rapport de la Banque de France paru en fin d’année 2021, les chèques devraient même continuer à faire le nombre jusqu’en 2030. Alors, à vos stylos.

 

 

En résumé

Malgré la numérisation de nos moyens de paiement, les chèques demeurent très utilisés en France. En voici les raisons.

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