Alors que les conséquences du changement climatique se manifestent de manière très concrète pour bon nombre d’entre nous et que les informations sur ces thématiques se multiplient, l’environnement et le climat sont une préoccupation pour 41 % des Français et même à 50 % la préoccupation numéro 1 des 18-24 ans, selon l’étude Médias & Climat : le rôle des médias face à l’urgence climatique, réalisée par CSA et l’ACPM dans le cadre de #DemainLaPresse et dont les résultats ont été révélés mercredi 5 avril 2023. Ces deux thématiques arrivent au troisième rang de leurs préoccupations, derrière le pouvoir d’achat (59 %) et la santé (49 %). Pour 93% des répondants, il est urgent d’agir pour l’avenir de la planète et les générations futures. D’ailleurs, 89% ont déjà mis en place certaines actions pour réduire leur impact sur l’environnement. Les médias ont, selon les répondants, un vrai rôle dans la prise de conscience des effets du changement climatique.
70 % des interrogés ont plutôt le sentiment d’être bien informés sur ces sujets, les 30 % qui pensent le contraire étant des sur-utilisateurs des réseaux sociaux. Dans la presse papier ou digitale et à la radio, « la proportion des répondants qui s’estime pas assez informés est supérieure au seuil de saturation », a noté Claudine Brulé, directrice du pôle Consumer de CSA. Il y a donc encore sur ces supports une marge de progression pour renforcer l’offre. La balance est plus équilibrée pour la télévision…
Les Français seraient très intéressés de trouver davantage de sujets sur les conséquences du changement climatique dans les années à venir (44 %), des solutions, conseils et petits gestes pour réduire l’impact sur l’environnement (44 %) et des sujets qui mettent en avant des initiatives concrètes mises en place par des collectivités pour y parvenir (42 %).
Formats courts recherchés
Ils sont à l’affût de tous types de formats pour s’emparer d’informations sur le réchauffement climatique. La préférence va aux sujets courts et simples (plébiscités par 80 % des répondants), à des informations chiffrées et scientifiques (78 %). Pour autant, 75 % sont prêts à s’investir dans la consultation de sujets longs qui abordent ce phénomène plus en profondeur et, dans une même proportion, à s’intéresser aux interviews d’experts. Ils sont aussi environ 7 sur 10 à accueillir les témoignages et les conseils ou tutos.
Les médias traditionnels sont plutôt bien placés dans les différentes sources qui leur semblent les plus à même de fournir une information de qualité. Comme dans d’autres études sur la confiance dans les médias, les réseaux sociaux arrivent assez loin derrière…
Attention au traitement anxiogène de l’information
Le ton avec lequel ces informations sont présentées par les médias est jugé anxiogène, notamment dans les médias d’image et de vidéo qui marquent davantage les esprit. Le sentiment d’anxiété est en effet mis en avant par 35 % des téléspectateurs, 34 % des utilisateurs des réseaux sociaux et des sites d’information, 30 % de ceux de la presse digitale, mais « seulement » par 26 % des auditeurs de la radio. La presse est le média qui s’en sort le mieux avec 24 % de citations. D’où l’importance de préempter de nouveaux territoires éditoriaux, notamment en renouvelant les angles d’approche. « Il est nécessaire d’apporter une information experte, plus scientifique, constructive, incitative et motivante », a souligné Stéphane Bodier, président de l’ACPM.
Toutes ces thématiques gagnent donc à être davantage éditorialisées, d’autant que « les médias ont un rôle historiques à jouer pour emmener tout le monde en mode action et solution », a estimé Yves del Frate, DG de CSA. « La télé est partie un peu en avance, la presse doit trouver ses modes d’écriture. […] L’information est trop austère. Il faudrait trouver un moyen de faire le même travail qui a été fait sur les métiers de la cuisine, qui ont été rendus très attractifs par les médias. On peut sans doute faire la même chose avec l’écologie. C’est une question de volonté car ces personnes inspirantes existent », a-t-il assuré.
En résumé
Méthodologie :
L’ACPM et CSA ont interrogé 1 004 Français de 18 ans et plus, représentatifs de la population française, en janvier 2023 via un questionnaire en ligne de 15 minutes.