Héritier de quatre générations de pâtissiers alsaciens, « le gourou des macarons », Pierre Hermé a su créer ses propres saveurs en alliant des parfums parfois surprenants : mandarine et huile d’olive, orange et carotte, chocolat et fois gras, spaghettis et fraises… S’il ne peut transformer les métaux en or, Pierre Hermé, tel un alchimiste, sait tirer profit de tous les ingrédients et de toutes les disciplines artistiques pour créer des mets, qui ravissent les yeux comme les papilles.
+ Le logo
Le logo PH semble calligraphié et rappelle le tour de main du grand chef, comme si la griffe du pâtissier avait été déposée sur les gâteaux. L’arrondi du P mime le sillage d’un doigt sur la crème, tandis que la lettre H ressemble à une hampe, ou à une colonne issue de l’univers architectural.
+ Pierre Hermé, un architecte du goût
Pierre Hermé « maquetise » le monde, chacune de ses créations commence par des plans, et des maquettes. Cela est finalement le reflet de la place primordiale donnée à la forme qui, toujours, reste au service du goût. Si le pâtissier conceptualise, il ne met pas la main à la pâte : ce sont les aides qui, en cuisine, donnent forme à ces plans comme Jean Nouvel, qui conçoit sans dessiner.
Certains des croquis de Pierre Hermé font même l’objet d’expositions, comme en avril dernier aux Galeries Lafayette de Nantes, Paris et Strasbourg.
Par leurs couleurs, leur agencement, les pâtisseries s’apparentent à des œuvres d’art comestibles.
L’étalage devient la palette des couleurs primaires et de leurs dégradés. Des mobiles à la Calder mettent en valeur la perfection des macarons et le chocolat devient un prétexte pour renouer avec les masques primitifs.
+ La pâtisserie haute couture
Depuis son hôtel particulier parisien, Pierre Hermé crée en personne des pièces uniques, pour qui en a le désir et les moyens. Comme les joailliers qui proposent des bijoux uniques ou les couturiers des vêtements sur mesure, le pâtissier suscite le désir en promettant l’exception.
Comme les grands couturiers, Pierre Hermé a son indémodable, l’Ispahan, gâteau à la rose, à la framboise et au litchi, désormais lié au nom du pâtissier.
Les points de vente de la marque sont proches des magasins de luxe. Les pâtisseries sont exposées dans un décor aussi luxueux qu’épuré. L’organisation de l’espace magnifie les produits et contribue à les présenter comme autant d’objets précieux et rares.
+ Le défilé des pâtisseries
A l’instar des grands couturiers, Pierre Hermé crée des collections en fonction des saisons, qui font l’objet de défilés qui se veulent décontractés, colorés et enfantins. Ses modèles, recrutés parmi les fans avancent pieds nus et vêtus de blanc, une sobriété, qui vise à donner toute la place aux créations avec naturel.
+ Le packaging
Le papier ajouré des sacs Pierre Hermé reprend la forme des feuilles, des grains de riz ou des cristaux de sucre. Il rappelle aussi les crevés des tenues de rois de la Renaissance, qui avaient pour but de faire apparaître les vêtements du dessous.
Les boîtes aux bords arrondis qui emballent les gâteaux rappellent, quant à elles, la crème fouettée.
+ Un univers hybride et combinatoire
L’œuvre de Pierre Hermé est donc une immense hybridation qui mélange les genres et les goûts. Toutes les combinaisons sont possibles. Tout devient propice à la customisation. Ce qui permet un affranchissement des règles, une productivité et un champ de création sans fin…
Daniel Bô, PDG de QualiQuanti et auteur des sites brandcontent.fr
et Odilon Cabat, sémiologue
Les différents livres blancs de QualiQuanti sont envoyés sur inscription à partir de ce lien.