18 janvier 2015

Temps de lecture : 2 min

La phobie d’être éloigné de son smartphone bien réelle…

Il fallait le faire, elle l’a fait : notre société ultra connectée, qui finalement contente tout le monde tant que sa boulimie de données ne s’incruste pas trop dans notre vie privée, a réussi à cultiver une phobie bien à elle : la nomophobie

Il fallait le faire, elle l’a fait : notre société ultra connectée, qui finalement contente tout le monde tant que sa boulimie de données ne s’incruste pas trop dans notre vie privée, a réussi à créer une nouvelle phobie bien à elle : l’absence de smartphone.

Russell Clayton est un étudiant lambda comme les campus des Etats-Unis en regorgent. C’est justement parce qu’il est un « djeune » de l’Oncle Sam comme les autres qu’il prend la mesure de la généralisation possible de ses observations. Quand lors d’un déjeuner l’amie assise en face de lui quitte la table pour aller chercher son smartphone, oublié chez elle, Russell Clayton, éberlué, se dit que notre société connectée a peut-être crée des phobies risibles mais si révélatrices. Pour en avoir la confirmation, il réalise une étude sur l’impact de la présence de l’iPhone sur les performances mentales de son utilisateur. Les résultats laissent songeurs.

Dans sa version originale, le titre de l’étude de l’Université du Missouri, publiée dans le Journal of Computer-Mediated Communication apporte déjà quelques indices sur ses conclusions : « The Extended iSelf: The Impact of iPhone Separation on Cognition, Emotion, and Physiology ». Pour ceux qui auraient des inimitiés avec l’anglais, le résumé fourni par Russell Clayton est précieux pour comprendre l’esprit de l’étude et le questionnement imposé par ses constats. « Nous avons remarqué que la séparation avec son iPhone peut avoir un impact négatif sur la performance des tâches mentales de son utilisateur. Les résultats montrent également que l’iPhone est capable de devenir une telle extension de nous-mêmes que, quand nous ne l’avons plus avec nous, on perd une partie de soi et cela impacte l’état physiologique », commente l’auteur principal de l’étude sur le site de l’université.

La nomophobie, la folle phobie de l’ultra-connexion

Nos capacités cognitives seraient donc diminuées quand nous sommes orphelins de notre téléphone ? Nous éviterions à tout prix de nous en séparer avant d’entrer en réunion ou en examen ? Au Royaume-Uni, la société de recherches online YouGov a trouvé un terme pour définir cette angoisse du citoyen connecté abandonné par son smartphone, la « nomophia ». Dans une étude publiée à la fin de l’été 2013, YouGov déterminait que 53% des utilisateurs britanniques de téléphones mobiles devenaient anxieux quand ils ne trouvaient plus leur compagnon de connexion, qu’ils n’avaient plus de réseau ou de batterie.

Pour en arriver à ses révélations, qui confirment donc celles de YouGov, l’étude menée par Russell Clayton a testé les performances des élèves volontaires en les isolant dans une salle et en leur demandant de réussir des mots croisés tout en testant un soi-disant nouveau poignet wireless qui mesure la tension et le rythme cardiaque. Sans leur expliquer le pourquoi du comment, Russell Clayton et ses deux acolytes, deux professeurs d’autres universités, demandent alors aux cobayes de refaire les mêmes mots croisés mais sans leur iPhone, prétextant une interférence Bluetooth. Vous l’aurez compris, les performances ont été moins bonnes la seconde fois. Chacun en tirera ses propres conclusions. Un seul conseil, avant de s’en inquiéter, évitons l’hypocrisie. Si possible.

Depuis 2013 de nombreuses études et observations sont faites sur les mobinautes

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