Suivez-nous, on vous emmène aux toilettes. Si, si, si…
Vous allez voir ce que vous allez voir et comprendre comment trop d’innovations tuent l’innovation. L’histoire se passe en Inde, dans les toilettes d’un restaurant situé à la périphérie de Mandawa, ville touristique et dynamique du Rajasthan. sa classe moyenne y adopte les mœurs et les pratiques occidentales. Nos innovations d’hier, comme les cuvettes de W.C., sont un signe de réussite chez eux. Les waters à l’occidentale remplacent des toilettes habituellement plus rudimentaires. Ah oui, on oubliait un détail important pour la compréhension de ce qui va suivre. En Inde, les messieurs font leurs besoins accroupis, comme les femmes, même quand ils font simplement pipi.
Revenons à ce qui nous occupe
Mais revenons à notre restaurant où il y a quinze ans ses toilettes étaient un trou dans la terre, entouré d’une sorte de cahute en terre. Avant de se transformer, 5 ans après, en toilettes à la turque toutes en émail et isolées cette fois par des murs en briques. Pour finalement, à nouveau 5 ans plus tard, céder la place à une cuvette de WC à l’occidentale.
Et aujourd’hui encore une cuvette en émail nouvelle génération, vient d’être substituée à la précédente. Sa nouveauté : deux emplacements pour les pieds, comme dans celles à la turque, mais situés en hauteur, sur les bords de part et d’autre de la cuvette. Une inéptie. Car les Indiens n’ayant rien changé dans leurs habitudes et s’acroupissant toujours pour faire leurs besoins, sont incommodés de devoir le faire en se juchant à cinquante centimètres du sol. Résultat : ils n’y vont pas. Et en plus, ceux qui voudraient s’asseoir ne le peuvent pas, car les deux formes réservées aux pieds les en empêchent et sont salies par les pieds des premiers.
Or, sauf à parfaitement tout bien valider aussi bien du côté sociologique, habitudes et faisabilité, il arrive que les choses ont meilleur compte à rester en l’état et qu’il n’est pas absolument indispensable d’innover encore et encore, encore et toujours. Et parfois le mieux est l’ennemi du bien. Allez, on tire la chasse !