Et de six… Cette plateforme britannique se voit déjà en haut de l’affiche, et se compare au « Netflix du sport ». Ses timides débuts en France montrent qu’il lui faudra du temps pour atteindre son objectif…
Nos télécommandes vont bientôt manquer de boutons. La liste n’en finit plus de s’allonger. Après Canal+, Eurosport, BeIn Sports, RMC Sport et Téléfoot, DAZN s’est lancé, le 1er décembre, sur le marché français. Propriété du milliardaire d’origine ukrainienne Len Blavatnik, aujourd’hui naturalisé britannique et américain, ce service de streaming britannique entre à pas feutrés sur notre marché. Son offre n’est, il est vrai, pas encore très folichonne puisqu’elle ne comprend que quelques combats de boxe en direct ainsi que des documentaires sur d’autres disciplines. Son prix de lancement à 2,99 euros par mois reflète ce catalogue plutôt maigrichon. Mais ne vous fiez pas aux apparences car DAZN, que vous devez prononcer « Da Zone » pour prouver votre « coolitude », a les moyens de ses ambitions.
Déjà 8 millions d’abonnés
En Allemagne, son catalogue premium comprend une couverture exclusive de la Champions League et de la Bundesliga. En Italie, son offre inclut la diffusion de deux matchs de Serie A par semaine. Au Royaume-Uni, le diffuseur propose, également depuis le 1er décembre, quelques matches de boxe mais ses rivaux ont du souci à se faire car Len Blavatnik, est aussi un des principaux actionnaires de Warner Music et Deezer, et a déjà montré qu’il était disposé à engloutir plusieurs centaines de millions d’euros pour obtenir les droits de grands championnats.
Créer le « Netflix du sport »
Son ambition n’est, ni plus ni moins, de créer la première plateforme mondiale de streaming sportif. Ses dirigeants s’imaginent même déjà piloter le « Netflix du sport ». Déjà disponible au Royaume-Uni, en Allemagne, en Autriche, en Suisse, au Brésil et aux États-Unis, DAZN compte un total de huit millions d’abonnés payants dans le monde et il prévoit de conquérir 200 pays et territoires dans les plus brefs délais. Sans ambition, un champion n’a aucune chance de remporter une médaille olympique mais parler fort n’est pas non plus synonyme de succès. Et puis il faut bien l’avouer, DAZN peut conquérir, si elle est bien conçue, beaucoup d’aficionados perdus dans les différentes offres qui leur font perdre du temps et de l’argent…
Un timing… compliqué
En France où ses contenus seront accessibles via une application Android/ iOS, DAZN va devoir faire face à une rude concurrence avec déjà cinq services payants sur le marché. Le bras de fer entre la Ligue professionnelle de football et le diffuseur espagnol Mediapro qui possède la chaîne Telefoot et qui détient les droits de 80% des matchs de Ligue 1 et Ligue 2 de 2020 à 2024 pourrait lui permettre de racheter la diffusion de certaines rencontres. Mais la crise du Covid-19 fragilise toute l’industrie du sport qui rassemble plus de 360.000 associations sportives, représente 450.000 emplois et génère plus de 70 milliards d’euros de chiffres d’affaires, soit plus de 2% du PIB Français.
La crise est sans doute plus propice quel’on ne croit pour lancer un tel projet
Des stades vides depuis plusieurs mois, des matches annulés par milliers après que des compétiteurs ont contracté le virus, des sponsors sans le sou… Le manque à gagner se chiffre en milliards de dollars pour les publicitaires. DAZN a déjà été contraint de repousser son lancement dans l’Hexagone qui devait avoir lieu le 2 mai. Lancer un frêle esquif en pleine tempête peut sembler suicidaire mais les crises sont également un moment idéal pour profiter de la faiblesse de ses rivaux en perdition. A suivre…