Cet énorme marché de 73 milliards d’euros par an commence à être grignoté par des start-ups qui commercialisent des produits plus colorés et originaux. Même la chanteuse Angèle souhaite vous accompagner aux toilettes.
Vous ne supportez plus le blanc, le rose pale et le bleu layette ? Cette nouvelle devrait vous ravir et égayer votre journée : le papier toilette commence à sortir, lui aussi de sa zône de confort… Depuis quelques années, les petits plaisantins pouvaient s’essuyer leur postérieur en utilisant des feuilles représentant des billets de banque. 100, 200 voire même 500 euros pour les plus « dépensiers » ou coupure de 100 dollars… Le choix est vaste . Les papetiers n’ont jamais fait preuve d’une grande imagination sur ce marché pourtant énorme. Les américains, qui sont les plus gros consommateurs de papier toilette dans le monde avec 141 rouleaux par habitant et par an soit presque deux fois plus que les Français (71) , dépensent, à eux seuls, annuellement 31 milliards de dollars en double, triple voire même quadruple épaisseur. Les ventes mondiales atteindraient, elles, près de 73 milliards d’euros par an . Chaque jour, 27.000 arbres sont coupés pour assurer la propreté de la partie charnue de notre corps qui se trouve entre le bas de notre dos et le haut de notre cuisse . Une grande partie de ce marché est contrôlé par quelques multinationales comme Procter & Gamble qui possède la marque Charmin ou le suédois Essity qui fabrique et distribue notamment Lotus et Zewa. Depuis quelques années, plusieurs start-ups cherchent à donner une seconde jeunesse à ce produit inventé en 1857 par l’américain Joseph Gayetty .
Vive le bambou
Pour se différencier de la concurrence, ces jeunes pousses ont choisi deux stratégies bien distinctes. La plupart d’entre elles commercialisent des produits qui sont nettement plus respectueux de l’environnement. Une récente étude du Conseil de défense des ressources naturelles (NRDC), une association canadienne, s’inquiète notamment de l’impact de la production de papier toilette sur la déforestation en Amérique du Nord . Certaines start-ups de ce secteur comme Bippy , Tushy , ou Cheeky Monkey ont donc choisi de commercialiser des rouleaux fabriqués avec du bambou ou de la canne à sucre.
Who Gives A Crap se contente, lui, de proposer des triple-épaisseurs produits à base de papier recyclé. Pour bien se vendre et attirer l’œil des consommateurs dans les têtes de gondoles des magasins ou sur la Toile, ces jeunes entreprises ont également fait le pari de commercialiser des produits avec des packagings originaux et colorés. Who Gives A Crap privilégie ainsi les formes géométriques. N°2, qui affirme que son papier laisse moins de résidus sur notre arrière-train après un frottement virulent, est encore plus audacieux avec ses motifs colorés.
Le « papier le plus sexy du monde »
En France, Renova affirme même vendre le « papier le plus sexy du monde » . Ses teintes vives (orange, rose, rouge, bleu, vert et jaune) peuvent un peu piquer les yeux après un réveil matinal mais il est toujours difficile de critiquer les goûts et les couleurs des autres… Le papier-toilette commence aussi à devenir un moyen d’expression.
La chanteuse Angèle s’est ainsi associée avec la marque de vêtements féministes Meuf Paris pour commercialiser des feuilles anti-sexistes sur lesquels sont imprimés des mots comme patriarcat, misogynie et machisme ). Alors pourquoi hésiter encore plus longtemps à balancer ses vieux rouleaux…