Redonner du pouvoir d’achat aux femmes qui en Allemagne gagnent en moyenne, à postes égaux, 21% de moins que les hommes voilà l’idée valorisante et maligne que l’agence Mayd a soufflé à Paisley, enseigne de prêt à porter, à l’occasion de sa collection printemps-été 2018.
Pour mettre en évidence l’écart de salaires entre les hommes et les femmes (25 % en France), Libération avait décidé d’appliquer, pour la Journée des Femmes, la même différence à son prix de vente, soit cinquante centimes de plus pour les hommes. Les Allemands sont allés encore plus loin : les clientes du magasin de Hambourg de la marque de vêtements Paisley (le seul dans l’immédiat) disposent d’une nouvelle monnaie, FEM dont les billets représentent les femmes qui au cours de l’histoire ont incarné la modernité et ouvert la voie à celles qui aujourd’hui se battent pour obtenir les mêmes droits que les hommes. Les billets aux effigies de Ada Lovelace (pionnière de l’informatique), Rosa Luxemburg (militante communiste), Florence Nightingale (pionnière des soins infirmiers modernes), Amelia Earhart (aviatrice), Jane Austen (auteure anglaise) et Marie Curie (chimiste) permettent aux clientes du magasin d’échanger leurs euros sur le lieu de vente contre des FEM, et d’acheter pour 21% de marchandise en plus. Une manière astucieuse de « jouer » la carte du féminisme tout en engageant les femmes à venir dépenser leur argent chez Paisley. Agence et client comptent bien pérenniser le mouvement FEM en recrutant d’autres détaillants intéressés par cette démarche originale et à laquelle, pas de doute, les femmes ne resteront pas indifférentes. À bon entendeur…