La Commission européenne a-t-elle enfin compris que, si elle voulait avoir une vraie légitimité populaire et démocratique, voire même se faire aimer – on peut toujours rêver – elle devait aller au-devant des citoyens ? On a envie d’y croire en voyant en effet qu’elle a choisi Klépierre et son centre Grand Littoral à Marseille pour l’étape française de sa campagne « #EUSavesLives ».
Lancée le 6 avril 2018 à Vilnius en Lituanie, cette exposition itinérante propose du 29 juin au 8 juillet aux visiteurs de ce centre commercial des expériences de réalité virtuelle pour en savoir plus sur les initiatives et les réponses qu’apporte l’Union européenne aux crises naturelles ou humanitaires en Europe et dans le monde. La première plongera les participants au coeur de la crise des Rohingyas. Ils pourront évoluer dans les allées du camp de réfugiés de Cox Bazaar au Bangladesh. Dans la deuxième, ils se trouveront en plein exercice de protection civile au Danemark. La dernière expérience place les visiteurs dans le cockpit d’un Canadair survolant un incendie forestier en Italie et les plonge au centre d’une intervention coordonnée par l’UE en vue de limiter les dégâts occasionnés par le feu.
En décidant de s’installer au milieu d’un centre commercial dans le quartier nord de Marseille -certainement pas l’un des plus calmes de la cité phocéenne- l’institution tant décriée pour sa froideur et accusée d’être un monstre bureaucratique fait ainsi un pas courageux vers Monsieur et Madame Tout-le-Monde. Un choix judicieux car c’est certainement l’endroit où se rencontre la plus grande mixité des opinions. Les europhobes seront ainsi confrontés aux vraies réalisations de l’Union européenne. Ce premier face à face avec la réalité sera-t-il suffisant pour les convaincre ? Il serait souhaitable que cette exposition soit montrée dans d’autres villes françaises. Il est grand temps de rattraper toutes ces années perdues.