30 juin 2010

Temps de lecture : 2 min

L’Orchestre Philharmonique de Hambourg met au diapason les passants de la ville

100 musiciens dispersés dans 50 endroits éclectiques d’une même ville pour un unique concert. C’est le pari fou et récompensé de la formation musicale, avec une image dépoussiérée et une notoriété accrue ainsi que des retombées presse mondiales, des ventes de billets démultipliées, et une inscription au Guinness Book of Records . Une opération signée Jung von Matt.

100 musiciens dispersés dans 50 endroits éclectiques d’une même ville pour un unique concert. C’est le pari fou et récompensé de la formation musicale, avec une image dépoussiérée et une notoriété accrue ainsi que des retombées presse mondiales, des ventes de billets démultipliées, et une inscription au Guinness Book of Records . Une opération signée  Jung von Matt. Lion d ‘or à Cannes RP.

Pour bon nombre d’entre nous, le mot «orchestre philharmonique», donne presque envie de fuir. Et tout un tas d’idées reçues nous assaille comme l’ennui, l’inaccessibilité (financière ou intellectuelle) ou les côtés surannés ou passages obligés d’une bonne éducation. Bien difficile dans ces conditions de remplir les salles en dépit de programmes très alléchants interprétés par des musiciens qui pourraient tous être des stars. Une fatalité? Pas vraiment pour l’Orchestre Philharmonique de Hambourg qui a décidé de dépoussiérer son image et d’aller à la rencontre des citadins en leur dédiant un concert très spécial.

En effet, avec la complicité de l’agence Jung von Matt, l’Orchestre a tout simplement créé le plus grand concert du monde. En dispersant deux par deux ses 100 musiciens dans 50 endroits de la ville aussi variés qu’un stade de tennis, le port, la gare, un café, une banque, le siège de Der Spiegel ou de Hambourg TV One, un bar, une bibliothèque, un hôtel ou même une boutique érotique… Disposés exactement comme l’exige une telle formation musicale et interprétant la Symphonie N°2 de Johannes Brahms, ils étaient dirigés en direct via des écrans et Internet par Simone Young, leur chef d’orchestre, elle-même placée tout en haut de la tour de l’Eglise Saint Michael, le point culminant de Hambourg.

L’exploit, annoncé dans les médias et qui a nécessité de multiples essais techniques et répétitions, a été suivi physiquement par plus de 10 000 spectateurs venus dans les lieux où jouaient les musiciens, et était retransmis simultanément sur Internet dans une réalisation particulièrement lyrique.

Les résultats ont été immédiats. Non seulement le site de l’orchestre a enregistré des centaines de milliers de clics, mais le défi relevé a fait la «Une» des chaînes de télévision, de quotidiens, de blogs et de sites allemands et étrangers. La vente de billets a progressé pour la saison et le Guinness Book a inscrit cet exploit dans son livre des records.

De plus, cette opération séduction réussie vient d’être récompensée par un Lion d’or à Cannes en RP, car tout en offrant une occasion unique d’avoir un contact direct avec des musiciens pour certains, ou de découvrir la musique classique pour d’autres, elle démontre la chance d’avoir à portée de mains un tel trésor culturel capable de tant de modernité et de brio, sinon de folie. Et c’est peut-être bien cette liberté d’expression «chorale» et ludique mais de qualité, qui attirera le public vers les salles de lieux culturels plutôt que vers la télé-réalité.

Florence Berthier

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