C’est à n’y plus rien comprendre. En même temps que les métiers de l’entreprise deviennent les uns après les autres de plus en plus intensifs en technologie, c’est la composition des compétences dans l’entreprise qui est bousculée.
Une chose est sûre : la vitesse d’arrivée sur le marché de nouvelles technologies est sans commune mesure avec la durée moyenne de formation académique d’un individu. Chaque année, chaque mois même, voit l’émergence de nouveaux concepts et solutions, quand il faut 25 ans pour former une génération de professionnels.
Adapter les contenus des enseignements dans les établissements scolaires et proposer notamment de la formation continue ne résout qu’une partie du problème. En effet le taux de pénétration de ces programmes ne permet pas de maintenir à niveau suffisamment de monde pendant suffisamment longtemps sur suffisamment de sujets.
Alors comment fait-on ?
La méthode brutale consiste tout simplement à empiler les solutions les unes à côté des autres, en exigeant des collaborateurs de continuer à faire leur travail tout en leur demandant de savoir naviguer entre des environnements toujours plus nombreux et complexes, tout en restant « agiles ». On creuse l’écart entre compétences et technologies, en créant du stress supplémentaire et probablement peu de productivité.
A cette approche darwiniste pour ne pas dire suicidaire, il faut opposer une approche qui mette le collaborateur en situation de réussite. Au-delà des programmes de formation (qui prennent du temps sur le travail donc résistent mal à des arbitrages court-termistes), c’est probablement aussi aux éditeurs et acteurs technologiques de s’assurer que la prise en main de leurs solutions se fera sans heurt. Si les concepteurs d’applications mobiles sont arrivés à faire disparaître la technologie au profit de l’usage, pourquoi ne peut-on pas prétendre à la même simplicité dans le monde du travail ? La réponse à la fracture technologique n’est pas un surplus de technologie. C’est l’intelligence étendue, à savoir l’augmentation du brainworker par une vision applicative de la data et des algorithmes, qui met la complexité au second plan, derrière l’expérience.