Les vending machines sont l’expression même de notre société de consommation désireuse de répondre à nos moindres envies. Éparpillées dans la ville, elles sont les garantes de la satisfaction de nos pulsions primaires. A l’instar des trousses de survie, les distributeurs répondent à des besoins inattendus allant à l’encontre du découpage classique (comprendre “recommandé”) de la consommation de nourritures et de boissons: matin, midi et soir.
Niveau zéro du service client, le distributeur laisse le consommateur, seul face au robot, seul face à son choix. Après un jeu de regard, l’Homme se décide finalement, l’objet se libère de son carcan métallique et dans sa chute fait saliver l’impatient. La relation établie n’est pas très “engageante”, il s’agit d’un petit achat sans conséquences (même si une rage indescriptible s’empare de nous quand l’objet désiré se bloque!).
Ainsi, il ne semblait pas envisageable de voir émerger des distributeurs libérateurs d’œuvres d’art tant la relation Homme/machine est froide. Et pour cause, c’est le contexte qui donne du caché à l’œuvre. La rencontre avec l’artiste ainsi que le lieu de vente -la galerie- participe à la création de l’imaginaire de l’Art. Mettre des œuvres artistiques à disposition en libre service implique une nécessaire perte de valeur, une perte de chaleur.
Heureusement, ce projet -pour l’instant- s’inscrit dans le cadre d’une exposition. Les œuvres d’art -d’une valeur de 10 à 1200$- sont enfermées dans des “blind-boxes” accroissant l’excitation (puis la déception?) chez l’esthète avant-gardiste. Ne plus choisir son objet, laisser le hasard opérer: et si c’était comme cela qu’il fallait consommer l’Art dans notre société post-moderne?
Alexandre Ribichesu / CELSA – Marketing Publicité Communication
Rédacteur @INfluencia