21 février 2018

Temps de lecture : 2 min

L’obsolescence programmée est devenue une économie durable…

Face à la périlleuse tradition de l’obsolescence programmée, viennent se glisser nos chères initiatives durables. L’occasion de séduire et de nous emporter avec plus de force sur le terrain du cycle de vie des produits.

Face à la périlleuse tradition de l’obsolescence programmée, viennent se glisser nos chères initiatives durables. L’occasion de séduire et de nous emporter avec plus de force sur le terrain du cycle de vie des produits.

Dès 1928, Printer’s Ink, un influent magazine de publicité déclarait : « un produit qui ne s’use pas est une tragédie pour les affaires ». Le concept de l’obsolescence programmée qui enveloppe « l’ensemble des techniques qui réduisent délibérément la durée de vie d’un produit » a passé l’épreuve du temps pour s’ancrer « durablement » dans les pratiques des entreprises. Un « dopage » institué pour les ventes qui n’est pas sans rappeler aussi que la vie pratique se passionne pour ce qui est nouveau. À moins que… les temps ne changent.

Des nouveaux modèles de lois

Certes, l’idée d’une obligation légale de cette obsolescence a été envisagée à des fins sociales par Bernard London, dans les années 30. Surconsommer pour faire tourner l’économie, dit-on. Pourtant, le mythe et la fascination d’une liberté grâce à la consommation sans limite a vécu. Et l’enjeu de la durabilité des ressources s’est inséré. À tel point qu’en France, l’obsolescence programmée est un délit passible de prison depuis 2015. L’association Halte à l’Obsolescence Programmée (HOP) médiatisée pour avoir attaqué Apple sur le sujet rétorque par la voix de Camille Fabacher : il s’agit purement et simplement de « droits sociaux » que d’avoir à faire à des produits qui répondent aux enjeux de durabilité. Si on attend d’autres initiatives pour pallier ces complaisances, quelles sont les initiatives qui sortent, d’ores et déjà, de l’ordinaire du jetable ?

Un peu d’envie de choses qui durent

Au Concours Lépine des innovations, le mot « durable » n’a jamais été autant associé. Autrement dit l’innovation passe désormais par l’utilité sociale et par le cycle de vie des produits. Plusieurs pistes s’offrent même à nos intentions. Des matériaux moins jetables évidemment : adieu Kleenex, bonjour cuir d’ananas, de raisin, ou de champignon. Tout est permis pour se distinguer, du moment qu’on ait un peu l’envie de choses durables. Moins fascinant mais sur cette même mission, la démocratisation des initiatives de seconde main s’étend.

En témoigne Back Market avec un message : « ce qui n’est pas neuf vaut son pesant d’or ». Un supplément non pas que d’âme mais de calories pour nos objets. Enfin, et pour s’arrêter sur ce qui fait avenir, on intercepte l’analyse d’Elie Assémat qui pointe quelque chose de plus épais encore : le « déficit de traçabilité sur la vente ». Chose qui l’amène à penser la première coopérative d’électronique,  Commown, qui veut privilégier la location à la vente. Une façon de se focaliser sur la vente de l’usage du bien, qui incite le fabricant à faire durer le produit. A goûts différents, ces initiatives comprennent nos envies de signer vers une littérature de consommation responsable.

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