Nuancier d’abord utilitaire pour industriels, Pantone inspire encore et encore artistes et créateurs de tous bords et de tous univers. Dernières en date, les productions de Nick Smith et Matali Crasset suivent une lignée d’autres créations. Bienvenue dans la palette enchantée.
Pantone et son fameux nuancier de couleurs répertoriées en 999 codes est tout ce qu’il y a de plus utilitaire et fait autorité. Et pas seulement auprès des industriels mais aussi auprès des artistes, des graphistes, des créateurs de mode, de beauté, de décoration, de design et même des publicitaires qu’il ne finit pas d’inspirer depuis plus de 50 ans. Et pour cause. Il est source d’imagination, de conception et de réalisation très riches car à la fois très techniques, très créatives, très expressives, très évocatrices et/ou très ludiques. Grâce au jeu de la défragmentation des pixels et des effets d’optique avec les lignes et les formes. Introduisant dans notre quotidien une autre perception du monde qui titille notre curiosité parfois agréablement, parfois mystérieusement.
Dali, le précurseur
Tout récemment, Nick Smith et Matali Crasset se sont frottés avec brio à l’exercice. Le premier -exposé à la galerie Lawrence Alkin Gallery jusqu’en février dernier- l’a utilisé pour recréer toute une série de célèbres œuvres d’art. Un ensemble qui a fait sensation sur la Toile. La seconde s’en est inspirée avec beaucoup de style aussi pour habiller sa toute dernière armoire imaginée pour Ikea. Deux formes d’expression artistique qui s’inscrivent dans une lignée d’autres fameuses productions comme les célèbres couvertures d’album du designer David Marsh qui a aussi signé pour l’interprète de hip hop, Scroobius Pip, la couverture très artistique de « Distraction Pieces ».
Sans compter l’étonnant “Gala Contemplating the Mediterranean Sea Which at Twenty Meters Becomes the Portrait of Abraham Lincoln (Homage to Rothko)” de Dali, composé bien avant que Pantone et sa palette enchanteresse ne deviennent aussi célèbres. Parfaitement maître de cette technique, le peintre surprend son spectateur en lui proposant deux images (le portrait d’Abraham Lincoln ou un nu de dos de sa propre épouse) selon qu’il est plus ou moins éloigné du tableau. Une œuvre qui a guidé des agences publicitaires comme Goodby Silverstein and Partners pour élaborer son étude de cas justement intitulée Galacontemplatingyou.com. Mais aussi Jung Von Matt pour Dulux en 2006 et Newmoment pour Skenpoint Printing House en 2009 qui ont toutes deux représenté Mona Lisa pour vanter les avantages des deux marques. Des explorations plus ou moins recherchées mais nombreuses et diverses et ouvrant ce système de normalisation de classement de couleurs très pragmatique, sur un rayonnement créatif, universel et sans fin. Pour le plasir de l’oeil!
Matali Crasset
Nick Smith
Le maître Dali