5 février 2024

Temps de lecture : 4 min

Nouveaux usages : entre relais colis et commerce de proximité, c’est QOMOD

Qomod. C’est le concept déployé à Lille et Paris, qui promet de débarquer à Bordeaux cette année pour simplifier le retrait des achats et colis des métropolitains.

À l’origine de ce lieu de service, un ex d’Adeo (Mulliez) Stéphane Vial, et Grégory Martinet (ex-Leroy Merlin) qui, à force de toucher du doigt les irritants des parcours d’achats en e-commerce, y ont vu une opportunité. «Notamment devant les chiffres de croissance du e-commerce. 80% des achats qui y sont faits aujourd’hui sont livrés à domicile, hors le transport est aujourd’hui un vrai casse-tête, tant pour le client que pour le livreur » détaille G. Martinet, directeur marketing et développement de QOMOD.

 

Un lieu où venir chercher les courses faites dans les grandes enseignes nationales ou sur les marketplaces mais aussi où trouver, en vente direct, des produits des commerçants du quartier ou de circuits courts 24h/24 et 7j/7

 

Avec l’aide et l’expertise de l’agence de branding Syd, ils ont fait de leur idée (nom de POC : spider) une réalité : Qomod donc. « Ce qu’on a demandé à Syd c’est de nous aider à donner envie d’abandonner la livraison à domicile au profit d’un lieu de proximité, où des casiers automatiques permettent de récupérer ses achats 7j/7 et 24H/24. Où venir chercher les courses faites dans les grandes enseignes nationales ou sur les marketplaces mais aussi où trouver des produits des commerçants du quartier ou en circuits courts ». Des Merveilleux de Fred, des fleurs séchées ou des produits frais côtoient ainsi les casiers dédiés aux achats faits sur Carrefour, Vinted GO, Boulanger, Decathlon ou Kiabi (l’AFM ayant suivi les deux entrepreneurs dès le départ).

À date, on parle de deux boutiques à Lille, 6 à Paris (en partenariat avec Delipop) mais environ 30 nouveaux lieux dans l’année, d’abord en poursuivant le maillage de ces deux métropoles puis à Bordeaux qui devrait suivre sous peu. « Même si à Paris, -qui est un peu un pays dans le pays-,  notre approche est un peu différente, le point commun reste la recherche d’un gain de temps. La gestion du temps est devenue la grande complexité du moment. Le temps de vie gagné, la vraie richesse. » La leur, viendra du nombre d’enseignes à qui ils loueront des casiers, du volume de colis qui transitera par ces lieux, des ventes de produits frais et de proximité qui y seront opérés et d’un peu de marketing. Imedia, la régie spécialiste du retail media du groupe Auchan, ayant déjà annoncé accompagner la jeune entreprise sur le sujet, notamment en déployant des écrans et contenus publicitaires adhoc dans ces drives d’un nouveau genre.

« La gestion du temps est devenue la grande complexité du moment. Le temps de vie gagné, la vraie richesse. »

Pour Gwendaline Chauvin, fondatrice de Syd, cabinet conseil en stratégie de marque et design, l’enjeu est alors de faire en sorte que ces lieux ne soient pas perçus comme trop déshumanisés. « L’idée était vraiment de faire ressortir la dimension de commerce de proximité qui est une des propositions de valeur de Qomod. Un mot court, incarnant la praticité du coin de la rue, et porteur d’un fort capital de sympathie ». La commode à tiroirs de nos grands-mères donc. D’où cette écriture revue et travaillée du mot « proche d’un palindrome, autour du M qu’on aime pour la relation qu’il incarne ».

Au-delà de ce nom, Syd a travaillé sa copie en cherchant à mettre de la chaleur dans ces lieux à travers le choix des couleurs, des matières, du craft.  » Nous avons choisi des couleurs fortes, notamment du rose pour la chaleur humaine, des bois et impressions sur lesquels les effets de matière étaient importants, et laissé beaucoup de place aux mots« , en s’inspirant de l’affichage sauvage ici domestiqué, en expliquant l’usage du lieu dans une grammaire très parlée, en laissant des petits mots sympas pour accroitre le capital sympathie du lieu justement. Et en laissant des livres d’or à disposition des utilisateurs.

 

« On a aussi voulu laisser une vraie place au street art. La culture est un vecteur d’émotion puissant. Dans chaque point de vente, on a invité un artiste local à peindre une oeuvre qu’on a voulue à figure humaine » poursuit Grégory Martinet. La façon d’interpeler le badaud est à l’image de cette idée. “Faites vous livrer ici mieux que chez vous” « Arrivez à pied et repartez en kimono ». On mise sur la praticité, la complicité, la simplicité.

« des pastilles vertes au moment de la commande, ou des compteurs de CO2 économisés, pour aider les consommateurs à prendre conscience de la dimension écologique de la démarche »

Aujourd’hui point de retrait, demain lieu de vie, les fondateurs de Qomod s’imaginent déjà « faire vivre le lieu avec nos partenaires qui pourraient y proposer de nouvelles activités pour profiter de ces espaces et les dynamiser, on pense à des cours de Yoga pour Decathlon, par exemple« . Fourmillants d’idées, ils réfléchissent à la façon de déployer « des pastilles vertes au moment de la commande, ou des compteurs de CO2 économisés, pour aider les consommateurs à prendre conscience de la dimension écologique de la démarche » poursuit-il.

Car les ambitions de Qomod sont à l’image de leur volonté d’insuffler un peu de chaleur humaine dans ce lieu fait de casiers automatisés. « Nous avons implanté les premiers QOMOD en centres-villes pour rayonner à partir de là, mais demain, les centres commerciaux, les gares, les parkings seront autant de lieux où il nous semblerait évident de nous déployer. » Pour que, demain, leur vision de la commodité puisse rimer avec prospérité.

 

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