INfluencia : The Brandtech Group est un acteur mondial, pouvez-vous nous le présenter ?
Julie Hardy : The Brandtech Group a été fondé il y a neuf ans par David Jones avec une vision claire d’accompagner les clients sur leurs problématiques marketing grâce à la technologie. À l’époque il n’y avait pas de groupes qui avaient cette communion entre une culture marketing et une culture technologique fortes, il y avait donc une place à occuper pour un acteur post révolution mobile et qui anticipait la révolution d’intelligence artificielle générative dans laquelle nous sommes. Le groupe réalise aujourd’hui plus d’un milliard de dollars de chiffre d’affaires et compte plus de 7000 salariés dans le monde. Nous sommes présents dans 42 pays, nous accompagnons 8 des 10 plus grands clients mondiaux, la moitié des 100 plus grands, nous avons beaucoup évolué en neuf ans.
IN : vous êtes aujourd’hui un des gros acteurs du Brand tech mais vous avez également une fonction publicitaire ?
J.H : la publicité traditionnelle n’est pas le coeur de notre modèle mais nous faisons des campagnes qui ont une diffusion digitale à travers notamment Jellyfish (acquisition en juin 2023) ou Gravity Road qui est un acteur anglais. En France, Jellyfish a effectivement réalisé la campagne « The Missing Jewels » pour lancer la série Lupin sur Netflix qui a été très vue et récompensée. Elle a été diffusée notamment sur les façades de kiosques et les abribus.
IN : The Brandtech Group a aujourd’hui un certain nombre de filiales visibles et connues comme fifty-five, Jellyfish, Mobkoi, Pencil, Oliver et d’autres…
J.H : absolument, en France, nous avons fait des acquisitions de telle sorte que les différentes entités travaillent en synergie les unes avec les autres. Nous avons Jellyfish qui a pour vision de connecter totalement le contenu, le média et la performance avec une culture très data mais aussi très créa, contenu et évidemment médias, nous avons fifty-five qui accompagne les grands clients sur leurs problématiques data au sens large que ce soit l’infrastructure data ou même toute la partie de déploiement de mesure de performances et, de mesure de business à travers la data. Ensuite, nous avons Mobkoi qui est aussi un acteur très intéressant sur la partie mobile parce qu’ils offrent aux marques des emplacements médias hyper qualitatifs avec des formats très innovants, engageants. Ils se démarquent de la concurrence grâce à leur inventaire propre et à leur studios internes qui garantissent une excellence créative. Enfin, Oliver que nous avons lancé il y a trois ans en France, est leader de ce qu’on appelle « in-housing marketing ».
IN : on parlait beaucoup d’in-housing il y a quatre cinq ans, aujourd’hui un peu moins, peut-être que c’est en dessous du radar mais est-ce que cela continue à progresser ?
J.H : vous avez raison, ce qui est intéressant, c’est qu’il y a quatre cinq ans c’était un buzz word, le sujet de l’in-housing débarquait sur les marchés, les clients se l’appropriaient progressivement, les acteurs aussi, et aujourd’hui c’est un marché qui devient beaucoup plus mature. Il y a cinq ans, j’avais certains clients qui n’étaient pas encore prêts à intégrer un sujet d’in-housing. Aujourd’hui le sujet a maturé et pour le coup il s’est structuré et c’est tant mieux. Nous voyons une accélération de la demande. Dans l’ère de l’intelligence artificielle générative, c’est absolument essentiel pour les marques d’avoir totalement la main sur leurs créations, leurs médias, leur data et il n’y a pas de meilleur contrôle que quand on l’a chez soi, ce que permet l’in-housing, opéré par des professionnels.
IN : vous parlez d’un très fort niveau de synergie entre vos entités. Comment travaillent-elles ensemble, quels moyens mettez-vous en œuvre, des équipes Brandtech les accompagnent-elles ?
J.H : oui, il y a des équipes Brandtech qui les accompagnent. Certains Partners, dont j’ai la chance de faire partie, les aide à accélérer leur business et facilitent les synergies. Nous sommes experts par industrie et/ou par région géographique. Nous sommes répartis sur les plus gros clients.
IN : mais en dehors de ces clients, y a-t-il des synergies entre les entités sur leur portefeuille local ?
J.H : j’ai constaté dans mon humble carrière que les synergies ne se faisaient qu’avec les clients, il y a des synergies opérationnelles théoriques que nous avons mises en place mais le moment de transformation s’opère toujours avec un client. C’est quand on est dans un use case et dans un besoin, que les synergies deviennent des réalités.
IN : parlons de la 5e pépite en France, Pencil, l’histoire de sa montée en puissance est intéressante. David Jones raconte qu’il y a 3 ans, la plateforme faisait une campagne sur 100 correcte, aujourd’hui c’est 10 sur 10…
J.H : absolument, et puis il y a trois ans ça faisait surtout des tagline, des signatures de campagne avec de l’intelligence artificielle, absolument pas de visuels, pas de vidéos et aujourd’hui en fait les technologies, les LLM évoluent à une vitesse grand V et Pencil agrège les meilleures d’entre elles. Pencil existe depuis 2018 et depuis sa création travaille avec des LLM (langage d’IA générative), qui, à l’époque étaient encore à leurs balbutiements. Pencil est la seule plateforme d’IA générative qui a déjà produit plus d’un million de pubs pour plus de 5 000 marques. Il y a aujourd’hui beaucoup de conversations autour de l’intelligence artificielle générative et d’acteurs qui font des grandes déclarations d’investissement, de rapprochements, de partenariats… mais honnêtement on voit les retours de nos clients, il n’y a pas vraiment de plateforme comme Pencil qui produit un accompagnement sur l’ensemble de la chaîne de valeur, de l’idéation jusqu’à la diffusion.
IN : un million de pubs pour 5 000 marques, il y a combien de personnes qui œuvrent dans cette entité, au-delà de la machine, il y a quand même des créatifs ?
J.H : il y a une intervention humaine importante à deux égards, il y a ce qu’on appelle le « setup », la mise en place de la machine pour que celle-ci puisse produire des contenus qui soient absolument pertinents. Ensuite dans la phase d’utilisation, c’est toujours le résultat d’une collaboration entre la machine et l’homme. C’est d’ailleurs pour cela qu’on l’a appelé Pencil, parce que la pensée c’est un crayon et le crayon n’est pas grand-chose sans la main et c’est aujourd’hui le cas pour l’ensemble des sujets d’intelligence artificielle.
IN : Pencil est-il centralisé ou décentralisé ?
J.H : il est centralisé et diffusé, la plateforme est accessible de partout, elle conceptualise, crée et distribue les contenus dans un cadre hyper sécurisé pour les marques grâce à l’offre dédiée aux grandes entreprises qui s’appelle Pencil Pro.
IN : Pencil est donc basé en France, on a l’impression qu’il y a une place importante de la France dans l’organisation de The Brandtech Group. Dans quelle mesure et pour quelles raisons ?
J.H : oui, je m’en réjouis (sourire). Il y a plusieurs raisons. La première je dirais que culturellement on est très représentés au niveau très senior de la boîte, on est six partenaires à être français au sein de Brandtech Group, même dernièrement notre CFO Matthieu Bucaille qui nous a rejoints est un Français ; managerialement il y a vraiment une tête pensante assez française. Ensuite toutes les opérations de finances, d’acquisition et d’investissements se font de Paris. Enfin pour moi le sujet le plus important est que la France possède des industries très fortes, souvent pionnières dans l’adoption de nouvelles technologies, d’innovation et de digitalisation. Il y a évidemment le luxe, la beauté avec des leaders mondiaux comme L’Oréal, l’automobile et la distribution ou l’alimentaire. On a donc des industries qui sont centrales pour nous parce que ce sont elles aussi qui nous portent.