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9 mars 2023
Temps de lecture : 3 min
Loïs Moulas : La crise énergétique conjuguée à la reprise de l’inflation a figé le marché de l’immobilier en France. Au dernier trimestre 2022 par exemple, les investissements ont chuté drastiquement (-52% dans toute la France et -62% en Ile-de-France). Une chute qui n’influe pas trop sur les chiffres annuels car la reprise était bien amorcée sur la première partie de l’année. A noter : la remontée des taux directeurs en Europe va impacter les rendements des biens immobiliers et rendre les prêteurs plus regardants quant à la qualité des biens financés.
Par ailleurs, l’étude 2023 EY – Fondation Palladio qui dresse le panorama annuel de l’immobilier et de la ville a récemment rappelé le poids considérable de la filière pesant 10,8% du PIB de l’hexagone et le besoin crucial de compétences. Au total, 74% des dirigeants du secteur prévoient ainsi de recruter dans les trois prochains mois. Et pour causes : un turnover important et la nécessité de renforcer les compétences pour la transition écologique de la filière. Ce dernier sujet suscite d’ailleurs beaucoup d’intérêt puisque 64% des jeunes candidats disent qu’ils trouveraient un sens à leur travail en contribuant à la réduction des consommations d’énergie et émissions CO2 du parc.
Loïs Moulas : L’OID est née en 2012 de la volonté de maîtres d’ouvrage de mutualiser leurs données énergétiques pour pouvoir calculer des indicateurs énergétiques communs. Une décennie plus tard, ce Baromètre de performance énergétique et environnementale est toujours publié annuellement, mais l’association a également élargi sa vision en décryptant les enjeux environnementaux : biodiversité, adaptation au changement climatique, finance responsable, carbone, changement des comportements font partie des thématiques traitées.
Penser l’immobilier responsable est la raison d’être de l’OID qui rassemble plus de cent membres et partenaires parmi lesquels les leaders de l’immobilier en France sur toute sa chaîne de valeur. Notre mission : accélérer la transition écologique de l’industrie immobilière.
Loïs Moulas : L’écosystème immobilier fait face à des challenge XXL : la décarbonisation du parc existant, le zéro artificialisation nette des sols, et bien sûr l’adaptation au changement climatique en font partie. Sujet brûlant, la sobriété, notamment énergétique, et la désirabilité de cette sobriété dans un monde de plus en plus contraint est essentielle. Les acteurs du bâtiment sont également soumis aux défis inhérents à l’utilisation des ressources pendant la construction (épuisement des ressources, coût carbone des matériaux de construction…).
Quant aux difficultés, elles sont surtout d’ordre socio-économique ! Techniquement, le changement est possible. Dans ses recommandations pour aligner le monde avec une trajectoire de réchauffement limitée à 1,5°C en 2100, le GIEC appelle à une nécessaire sobriété des usages combinée au déploiement de solutions techniques peu carbonées connues ou sur le point d’être industrialisées. L’enjeu reste celui du passage à l’échelle des solutions, et organiser de façon massive ce processus semble plus prudent que de tabler sur d’hypothétiques progrès techniques permettant une bascule de notre consommation sans impacter aucunement nos modes de vie.
Loïs Moulas : Cela demande du courage et des courageux ! Et bien entendu, le changement des comportements est la base d’une transformation durable. Il faut aussi lever bon nombre de freins à l’innovation technique et organisationnelle. Se doter d’outils réglementaires également.
Enfin, la transformation de toute l’industrie immobilière revêt un enjeu clé de financement. D’où l’importance pour l’écosystème, de réfléchir à la « valeur verte » et au rôle des banques et des financeurs.
Loïs Moulas : Sans aucun doute, cesser de faire la part belle à la construction neuve, fixer des seuils intermédiaires pour permettre aux acteurs de s’en prévaloir et installer un cadre européen d’application alors qu’aujourd’hui il y a une hétérogénéité de traitement d’un pays à un autre. Rappelons que l’application concrète de la Taxinomie européenne est une démarche aussi cruciale que complexe, d’autant plus que quatre nouveaux objectifs environnementaux paraîtront prochainement et rendront l’analyse encore plus ardue.
En première ligne des réflexions concertées sur ce texte central, l’OID s’engage dans l’accompagnement des acteurs du marché de l’immobilier. Dans la continuité d’un grand nombre de travaux sur la Taxonomie européenne menés avec nos membres en 2022, nous avons mis à jour en janvier 2023, les Top15% pour les bâtiments tertiaires en France et Top30% relatifs à l’enjeu d’atténuation et récemment mis à disposition des notices sur les critères techniques des principales activités du secteur du bâtiment.
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