Ah, toi, fameux monde d’après. Que de choses ne dit-on pas en ton nom ? Certains comme le Prix Nobel de la paix, Muhammad Yunus, t’imaginent déjà et affirment avec confiance que « la crise due au coronavirus nous offre la possibilité de tout reprendre de zéro »*. D’autres, moins optimistes comme l’écrivain Michel Houellebecq doutent et protestent : « Je ne crois pas une demi-seconde aux déclarations du genre ‘’rien ne sera plus jamais comme avant”»**.
Qui croire ? Que croire ? Ne nous y trompons pas, crise planétaire, sanitaire, économique, sociale, civilisationnelle, intellectuelle, politique, existentielle, technologique… la pandémie de Covid-19 aura certes provoqué de lourdes conséquences dans le monde entier. Mais si pour autant le good, le don, le respect des autres et de la planète étaient malgré tout les mots du futur ? Presque une nouvelle religion bienveillante.
« L’après épidémie sera une aventure incertaine. Mais sachons que le pire n’est pas sûr et que l’improbable peut advenir », rétorque avec sagesse le grand philosophe Edgar Morin***, et on a envie de lui faire confiance.
Nous avons donc décidé de consacrer notre nouvelle revue qui sort semaine prochaine – la 33 déjà – à ce thème. Nous avons enquêté et donné la parole à des pyschiatres/sociologues comme Serge Tisseron, des économistes comme Nicolas Bouzou, des chefs d’entreprise comme Maud Bailly membre du Comex de Accor, des publicitaires comme Agathe Bousquet et Caroline Darmon (Publicis), des dirigeants de médias comme Gilles Pélisson, P.D.G. de TF1 ou Pierre Louette, P.D.G. du groupe Les Échos-le Parisien, et bien d’autres. Et nous leur avons proposé de dessiner un monde nouveau. Bonne découverte…
* Le Monde, 6 mai 2020
** lettre ouverte, France Inter, 4 mai
*** Le Monde, 19 avril