Le déconfinement se prépare en rouge et vert. Noémie Labrosse nous livre une fois encore ses oeuvres Masques en couleurs. Toujours aussi poétiques.
Les jours passent, le confinement continue et évolue, tout comme les émotions.Après le choc de cette cassure du quotidien, vient une nouvelle routine et l’imagination de l’après. Les sources d’informations et stratégies de désinformations sont nombreuses autant que les inspirations.Je continue ma série masques avec une volonté de traiter de sujets et questionnements qui me touchent et occupent mes pensées, en cette période de transition vers demain.La peinture « Introspection » illustre le chemin que beaucoup font en cette période de prise de recul… Un point sur la vie d’avant, une réorganisation des priorités avec un nouvel aménagement des espaces temps et physiques ainsi que des questionnements sur demain, le monde d’après. Des débuts de changement s’opèrent, des projets naissent et une envie de maîtriser ses choix s’affirme. Il serait trop dommage de reprendre le rythme comme si de rien n’était, courir pour reprendre ses mauvaises habitudes. Il serait trop bon d’oser ce que l’on souhaite au plus profond et pas ce que cette société nous dicte.
Le confinement est un sacré manque de liberté mais qu’en sera-t-il après ? Même si celui-ci est clairement une réponse à un manque de moyens rées de dominer cette pandémie (tests, masques manquants), que signifie l’organisation de ce déconfinement ? Le plus important n’est-il pas notre liberté ? Toute cette énergie à contrôler, interdire, administrer, censurer, tracer, punir… ne doit pas devenir notre quotidien. « Banc public » interdit au public rappelle qu’avec ou sans masque, en temps de confinement ou déconfinement, l’importance de ne pas laisser notre liberté devenir un vieux souvenir.
Le confinement en famille est une réalité pour un bon nombre de personnes. Il est perturbant d’accepter que notre société nous a habitués à se croiser.
Des idées de peintures sont en cours mais je voulais avec la peinture « télétravail », parler de ce rythme invivable du confinement lorsque l’on doit travailler et s’occuper de ses enfants en même temps.
Le nouveau monde que l’on va construire va-t-il nous amener à faire disparaître le corps et les contacts physique avec « autrui » ? J’entends déjà le bouleversement provoqué par le port du masque, comme la disparation des sourires. Mais qu’en sera-t-il avec la peur dans nos vies ? Le confinement est une période dans le temps, mais le monde d’après (ou plutôt le monde nouveau), j’ai peur de cette accélération de la déshumanisation et de la digitalisation de nos vies. La peinture « selfie masqué » reprend l’image symbolique de nos vies 100% connectées avec ses habitudes liées aux réseaux sociaux en temps de confinement. Une vie masquée, une vie que l’on oriente pour nous vers la peur. « Avancer masqué » parle de l’ambiance à venir dans nos transports, ruelles mais aussi l’importance de vivre ensemble.