Dans un subtil mélange de jeux d’acteurs et de naturel feint, on découvre ainsi Sylvie, fan de hard-rock interpellée (le mot n’est sans doute pas assez fort) par un groupe de Heavy Metal alors qu’elle s’apprête à prendre son train pour Metz ou Charleville Mézière, Jade (5 ans) et Jenna (18 mois) soudainement encerclées par une bande de clowns en furie… deux futures traumatisées… Puis, Gabrielle, romantique, donc fan de chanteur à voix chaude et à piano devant lequel elle ne tarde pas à se trouver nez à nez, Fabien le célibataire sur lequel s’agrège un nuage de vierges enamourées. Et enfin, comble de l’horreur, une bande d’adeptes de kung-fu, les noirs contre les oranges, lancée à toute vapeur pour amuser Aurélien, leur «maître» qui n’en demandait sûrement pas tant…
«Plus loin que vous ne l’imaginez», signe le spot. Difficile, en effet, d’imaginer quelque chose de pire. Pas sûr non plus que la gare soit le meilleur lieu pour venir rappeler que le voyage peut être le lieu d’un transport émotionnel. Effrayant de bons sentiments, terrorisant d’intrusion, débordant d’infantilisation, la dernière production de la SNCF vient nous rappeler qu’horreur et bonheur ne sont peut-être pas si éloignés.
Surtout lorsque l’on cherche toujours à «faire vivre des expériences» à ses clients et à vouloir repeindre le monde au karcher du «tout émotionnel»…
Patrice Duchemin / Planning & Tendances
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