3 février 2021

Temps de lecture : 4 min

Moovit rend son verdict sur nos comportements en matière de transports quotidiens

Tout, tout, tout, vous saurez tout sur vos attentes en matière de transports en commun. C'est ce que promet l'étude publiée par Moovit qui montre en quoi la pandémie a modifié nos habitudes. Instructif.

Quels transports en commun privilégions-nous ? Combien de temps passons-nous tous les jours dans le bus ou le métro ? Quel est l’attente moyenne aux stations ? Quels sont les changements que nous devons faire pour aller de notre domicile à notre bureau ? Quels sont les trajets que nous faisons à pied, à vélo, en trottinette ou en RER ? A quelle vitesse nous déplaçons-nous ? Les datas permettent de répondre à toutes ces questions. Elles peuvent aussi aider les communautés et les opérateurs à modifier leurs offres pour mieux s’adapter aux besoins des voyageurs.

Moovit : une banque de données de 950 millions d’utilisateurs

La pandémie a profondément modifié nos attentes en matière de transports en commun. L’étude mondiale publiée par Moovit, qui a été racheté l’an dernier par Intel pour 900 millions de dollars, le prouve clairement. La plus importante application de mobilité urbaine au monde, qui est utilisée par plus de 950 millions d’utilisateurs dans 3400 villes à travers 112 pays, montre l’impact que la COVID-19 a eu sur l’utilisation des transports en commun sur les cinq continents. « Nous collectons chaque jour 6 milliards de points d’intérêt, souligne Yoann Benhacoun, le responsable de Moovit pour la France. Nous croisons les données que nous fournissent les opérateurs et les villes avec celles que nous récoltons sur notre application ainsi que les renseignements fournis par notre communauté de 750.000 Mooviters. Nous triturons ensuite toutes ces datas afin d’extrapoler les informations les plus intéressantes et de trouver des ratios qui ont du sens. Ces datas sont une véritable machine de guerre. » L’étude des données récoltées l’an dernier permet de montrer l’impact que la pandémie a eu sur nos trajets quotidiens.

Des différences d’une ville à l’autre

45% des sondés français jugent que le COVID-19 n’a eu aucune conséquence sur leur fréquence d’utilisation des transports en commun. Seulement 7,5% affirment avoir totalement abandonné les bus, métros et autres trains de banlieue en raison du coronavirus. De grosses différences existent entre les neuf métropoles françaises analysées dans cette étude (Bordeaux – Lille – Lyon – Marseille – Montpellier – Nantes – Nice – Paris – Toulouse). Les Lyonnais sont en effet nettement plus nombreux à avoir déserté l’an dernier les transports en commun (10,1%) que les Parisiens (7,7%), les Marseillais (6,4%) ou les Cannois (4,4%). À la question « Pendant cette pandémie, qu’est-ce qui vous inciterait à utiliser davantage les transports en commun ? », les trois réponses les plus souvent émises par les usagers sont : augmenter la fréquence de passage des véhicules de transport afin qu’ils soient moins bondés (44%), avoir des informations en temps-réel sur les horaires d’arrivée des bus, des trams et des métros pour ne pas attendre trop longtemps aux arrêts et aux stations bondés (34%) et s’assurer que la distanciation sociale à bord et aux arrêts soit respectée (34%).

Les méditerranéens ne font rien comme les autres

Il existe toutefois une réelle scission entre le Nord et le Grand Sud de notre nation. Lors du second confinent, le nombre de passagers et de voyages dans les bus ou les tramways marseillais et niçois était… supérieur à celui enregistré en janvier 2020, soit avant l’arrivée de la pandémie dans l’hexagone. Dans toutes les autres grandes villes, ces chiffres étaient en nette baisse. La plus faible fréquentation n’a pourtant pas réduit la durée moyenne de nos trajets quotidiens qui a atteint 38 minutes en 2020 contre 36 minutes douze mois plus tôt. Cette année encore, les Parisiens sont les Français qui passent le plus de temps dans les transports (52 min par trajet), au contraire des Toulousains qui ont le temps de trajet le plus court (33 min). La distance moyenne parcourue pour un trajet simple est la plus élevée à Paris (10,4 km) et la plus courte à Montpellier (3,1 km). Lille est, quant à elle, la métropole française où les moyens de micromobilité sont les plus utilisés quotidiennement (8,2% des voyageurs), suivie de Lyon (8%) et Paris (7%).

Vive les mobilités alternatives

« Les trajets à vélo ont beaucoup augmenté l’an dernier dans les villes qui sont équipées de nombreuses pistes cyclables, note Yoann Benhacoun. L’utilisation des trottinettes et des scooters électriques s’est, elle aussi, nettement développée. Les opérateurs en ont d’ailleurs pris conscience. Tous les appels d’offre qu’ils lancent exigent des propositions en termes de mobilités alternatives. Ils ne parlent ainsi plus de « transports publics » aujourd’hui mais de « mobilité ». »

Et les autres pays ?

La comparaison entre notre pays et le reste du monde est intéressante car « elle montre que la pandémie a eu des conséquences similaires sur tous les continents », constate le responsable de Moovit pour la France. Des différences toutefois existent. En Europe, le plus grand impact lié à l’arrivée du Covid-19 est constaté chez les Athéniens, où 20% d’entre eux déclarent « ne plus utiliser les transports en commun », contre seulement 4,8% des Madrilènes. A l’inverse, ce sont les habitants de Lisbonne qui ont le moins modifié leurs habitudes : 49% d’entre eux affirment que le coronavirus « n’a pas affecté la fréquence à laquelle ils utilisent les transports en commun ».

Payer ses trajets par smartphone interposé?… bof

Les villes mondiales les plus impactées par la maladie émettent des avis différents quant au paiement du titre de transport via smartphone, qui rendrait leur trajet plus sûr en évitant les interactions : 44% des New Yorkais ne sont pas intéressés par cette option. Les sceptiques sont encore plus nombreux à Paris (48%) alors que 54% des habitants de Sao Paulo affirment être favorables au paiement de leur titre de transport sur leur téléphone portable. Les Parisiens sont sur le podium mondial des voyageurs ayant trois changements ou plus pour un trajet simple (30%), derrière Curitiba au Brésil (34%) et Berlin (32%). Nantes fait partie du top 3 des métropoles mondiales où les usagers ont moins de cinq minutes d’attente pendant leur trajet (42%), derrière les deux villes espagnoles de Bilbao (43%) et Burgos (45%). A l’échelle mondiale, ce sont les habitants de Jakarta qui passent le plus de temps dans les transports avec 71 min, suivis des Stambouliotes (68 min) et des résidents de Rio de Janeiro (67 min).

Embouteillages, le retour

2021 confirme les tendances perçues l’an dernier. A Paris, une « nouveauté » semble toutefois remontrer le bout de son nez : les embouteillages. « Depuis la mise en place du couvre-feu, les bouchons dans la capitale le matin et vers 18 heures sont pires que jamais », constate Yoann Benhacoun. La pandémie continue de pourrir notre quotidien…

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