Longtemps cantonné au simple scan de codes barres 1D et 2D (codes QR, Microsoft Tags…), le mobile scanning va aujourd’hui plus loin. Scanner l’image et le son est désormais possible et cette technologie ne cesse d’évoluer. Et les consommateurs ne s’y trompent pas. Le nombre de scans en France a atteint plus de 2 millions en février dernier.
Le scan mobile offre une occasion unique pour les marques d’interagir avec leurs clients et prospects via des media jusqu’alors terriblement passifs. Cette technologie peut s’appliquer à presque tous les supports et permet de réinventer la relation marque/consommateur. En ajoutant une dimension informative, sociale et expérientielle aux modes de communication et aux produits
En savoir plus sur un produit, accéder à de nouvelles expériences consommateur, profiter d’offres promotionnelles et d’exclusivité: les avantages pour les clients sont nombreux, soulignent Solange Derrey, digital planner junior et Jérémie Abric, directeur de la stratégie chez Dagobert, dans l’ étude qu’ils viennent de publier.
Du côté des marques, le scan mobile construit un lien entre le on et le off, et ainsi aide le consommateur à la décision d’achat. Il peut aussi augmenter le trafic en magasin et les ventes, fidéliser, améliorer la notoriété, générer du bouche à oreille ou encore créer un lien de proximité, et soutenir l’après-vente.
Le scan mobile permet ainsi par exemple
– De donner des conseils relatifs aux produits: ainsi les consommateurs scannent dans la rue l’affiche Lancôme avec USnap (JC Decaux), et ont accès à des conseils makeup de Lancôme.
– faire du cross selling: les codes QR s’installent en point de vente chez Diesel. En les scannant on découvre des produits complémentaires de la nouvelle collection
– créer de la surprise autour de la marque: Bosch a disposé dans des supermarchés allemands des pièces de viande congelées de mammouth, dinosaures et autres animaux préhistoriques pour montrer que le réfrigérateur garde longtemps au frais! Il utilise les QR codes sur les packagings de viande pour résoudre le mystère autour de ces produits inhabituels et dévoiler les bénéfices de son réfrigérateur
– inciter à la participation et susciter l’intérêt pour la marque: Dockers a fait un teasing lors du Superbowl, suivi d’un spot de pub. Lorsque la chanson du spot était scannée via Shazam, les utilisateurs avaient accès à un «giveaway».
– apporter du coaching: Shopwell, une plate-forme web de conseils en alimentation a mis en place une application qui lit les codes barres et peut ainsi attester si le produit rentre, ou non, dans le régime de l’utilisateur
– animer le lieu. Un musée a installé des Microsoft Tag sur chaque œuvre afin que les visiteurs votent pour le meilleur artiste
– créer des promotions récurrentes qui fidélisent: toutes les bouteilles de Pepsi UK disposent d’un code QR qui renvoie vers des promotions et cadeaux …
Prolonger sur mobile et enrichir une relation initiée sur un autre média, telle est la promesse du scan mobile. Et demain? Solange Derrey et Jérémie Abric soulignent que «le mobile scanning sera aussi capable de reconnaître les objets en 3D» de notre environnement: «scannez une voiture pour avoir son prix, une église pour entendre son histoire, un aliment pour connaître sa composition, un building pour avoir toutes les informations que vous désirez… ».
La reconnaissance faciale sera également de mise. Des technologies sont déjà en train de se développer comme Viewdle, qui permettra de reconnaître instantanément ses amis et contacts de réseaux sociaux. D’autres permettront d’identifier un inconnu dans la rue et de connaître son nom, son prénom, sa présence sur le web, et même la tonalité des commentaires à son sujet.
La reconnaissance auditive sera également un support quotidien. «Aujourd’hui on utilise la reconnaissance vocale et les applications de traduction instantané se développent (Samsung et son real Translator). Mais pourquoi ne pas imaginer le scan audio qui retranscrirait ce que dit chaque personne, avec l’intonation en plus?». Le mobile scanning n’a pas fini de se développer…
Alexandre Chomley