« Dans l’intérêt du groupe Ebra, j’ai décidé de quitter mes fonctions de président », a annoncé hier dans un communiqué Philippe Carli, président du groupe de presse Est-Bourgogne-Rhône-Alpes (Ebra) depuis 2017. Ebra édite 9 quotidiens régionaux, le Dauphiné libéré, Le Bien public, Le Journal de Saône-et-Loire, Le Progrès, L’Est républicain, Le Républicain lorrain, Vosges Matin, L’Alsace et Les Dernières nouvelles d’Alsace, couvrant au total 23 départements dans l’est de la France et réunissant plus de 1400 journalistes.
Cette démission fait suite quelques jours après la révélation par Mediapart de ses nombreux « likes » sous des publications émanant de personnalités d’extrême droite dont la députée européenne (Reconquête) Sarah Knafo. Des révélations qui ont provoqué l’émoi au sein des rédactions du groupe Ebra. La CGT avait réclamé lundi le départ de M. Carli, en raison de sa « proximité affichée avec des figures d’extrême droite ».
Le Crédit mutuel, unique actionnaire, un engagement sans faille pour assurer la pérennité des neuf titres
Prenant acte de cette démission, le Crédit mutuel, unique actionnaire du groupe, a salué une « décision responsable qui doit permettre aux rédactions du groupe Ebra de retrouver leur sérénité dans un contexte économique qui reste difficile pour le secteur ». La banque a, par ailleurs, réaffirmé « son attachement aux principes éditoriaux formulés par les rédactions et la direction du groupe Ebra autour de la défense de la vérité des faits, de l’indépendance et du refus de toute pression éditoriale, ainsi que son choix d’assurer le pluralisme des opinions et des points de vue, et enfin le refus de toutes formes de discrimination ». Elle a également souligné son « engagement sans faille pour profondément transformer et assurer la pérennité des neuf titres du groupe, confrontés à une crise sans précédent (crise démocratique, digital first, explosion des coûts du papier et de l’énergie, tension sur le portage, inflation, pression des gratuits, etc.) ».
Depuis la prise de fonction de Philippe Carli en 2017 (précédemment directeur général du groupe Amaury de 2010 à 2015 où il a piloté un plan d’économies et mené à bien la cession du quotidien Le Parisien/Aujourd’hui au groupe LVMH), Ebra a mutualisé les moyens de ses différents quotidiens régionaux et réduit le nombre de ses imprimeries, réalisant des dizaines de millions d’euros d’économies mais provoquant plusieurs mouvements de grève dans les rédactions du groupe, dénonçant une détérioration des conditions de travail.