Une nouvelle étude confirme que les 16-44 ans passent de plus en plus de temps à consommer du contenu vidéo en ligne. La tendance reflète la mutation d’un écosystème qui se réinvente.
Pour le media TV classique, la recherche d’une nouvelle expérience publicitaire ne constitue pas le seul défi à relever pour répondre à l’insolente concurrence de la vidéo en ligne. Si le mammouth ne veut pas devenir dinosaure, il doit aussi ajuster sa stratégie de diffusion et de contenu. Sans cette mutation sine qua non, la télévision payante et même gratuite perdra la fidélité du consommateur connecté accroc au mobile. Selon une nouvelle étude réalisée par Global Web Index, l’internaute délaisse de plus en plus son premier amour pour aller fricoter avec les attractives rivales de la Toile.
Publié par Business Insider Intelligence, le rapport intitulé « Consommation de la TV en ligne par catégorie d’âge » révèle une tendance indéniable : le consommateur connecté passe de plus en plus de temps à regarder des contenus en ligne, confortant ainsi la baisse d’audience des chaînes payantes en panne d’abonnements. Cette hausse concerne les internautes de 16 à 64 ans et elle s’explique par la multiplication des offres de plateformes de streaming, comme par exemple Netflix, Hulu et Amazon. Evidemment, le phénomène touche plus particulièrement les générations Z et Y, cibles privilégiées des annonceurs.
Etude après étude, les chiffres n’en finissent plus de démontrer l’avènement de la consommation de vidéos online chez les 16-44 ans. D’après les conclusions de Global Web Index, les 16-34 ans passent désormais une heure par jour devant leurs supports mobiles à regarder des vidéos sur le web. En 2012, le temps moyen quotidien de visionnage en ligne état de 0,75 heure. Que ce soit chez les « cord-cutters » -ceux qui auparavant souscrivaient à une chaîne payante mais ne le font plus ou les « cord-nevers » ceux qui n’ont jamais lâché le moindre centime pour un abonnement- comme les appelle l’étude, le streaming prend du grade.
Regarder ce qu’on veut, quand on veut, où on veut
La croissance du temps moyen quotidien de consommation de TV online est carrément de 40% chez les 25-34 ans alors que les 16-25 sont passés de 0,82 heure à 1,1 heure. Les 35-44 ont franchi le seuil de la demi-heure quotidienne (0,66) alors que les 45-54 s’en rapprochent (0,43 contre 0,37 en 2012). Il n’y a que les 55-64 ans pour lesquels la hausse est infime (0,24 à 0,26 en trois ans). Sur la moyenne de tous les âges, la vidéo en ligne représente 0,74 heure de visionnage par jour. La même étude rappelle, quand même, que l’internaute moyen passe encore 2,5 heures par jour à regarder des programmes sur les médias TV traditionnels.
Le petit écran tradi n’est donc pas encore mourant, mais clairement il est sommé de s’adapter. L’écosystème de la consommation de contenus vidéo est en train de profondément changer. Les mutations concernent tout les acteurs : le cinéma, la télévision, le web. « A l’ère du digital nous allons voir plus de contenus à la carte, comme sur Netflix. Au lieu d’acheter 100 chaînes et de n’en regarder que trois, vous achèterez des programmes spécifiques, quand vous le voulez. De nouveaux fournisseurs vont apparaître, Facebook et Twitter vont se lancer dans le contenu original. Hulu et Amazon sont déjà là, le paysage du contenu original a déjà changé, mais il va encore se transformer dans les cinq à dix ans », nous expliquait, en exclusivité, le producteur de House of Cards, Dana Brunetti, en décembre 2014, au Cristal Festival.
« Les canaux digitaux sont mieux perçus et désormais considérés comme un tuyau vers l’audience TV. Pour le consommateur, c’est la possibilité de regarder ce qu’il veut, quand il veut, où il veut. On va voir apparaître des niches de contenus créées et diffusées pour des groupes spécifiques. Le contenu va répondre à une demande », décryptait son associé Kevin Spacey et entrepreneur digital. En juin dernier en France, les agences iligo et Vivaki Advance présentaient les résultats de leur étude Caméléon sur l’impact et l’efficacité des formats publicitaires TV et de la vidéo online, chez les 18-64 ans. Le résultat : la vidéo est entrée dans une nouvelle ère.
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