La technologie et la bouffe séduisent consommateurs et investisseurs et sur le marché ultra concurrentiel du déjeuner à emporter, MealPal veut imposer son modèle à la Netflix. Peut-il se dupliquer dans la pub ?
Dans le monde pas si merveilleux de l’appli-économie, si tu n’es pas le prochain Uber, Airbnb ou Netflix, tes investisseurs peuvent déjà annuler le weekend de golf à St Barth. Pour s’incruster dans le gotha ultra sélect des success stories, il faut savoir vendre son UX, son modèle économique et son service. D’où l’intérêt de l’analogie nominative. Vous n’avez jamais entendu parler de MealPal ? Si on vous dit que c’est le » Netflix du déjeuner « , vous avez déjà une meilleure idée de l’offre proposée par une start-up qui a servi plus de 4 millions de repas dans treize marchés depuis janvier 2016. Co-fondée par Mary Biggins, qui avait déjà appliqué le principe de l’offre limitée sur abonnement fixe, MealPal opère en France depuis presque deux mois. Le modèle inspire déjà la pub, à l’image du Studio Social Media de l’agence Rébellion.
Imaginez que pour 100 euros par mois, vous puissiez réserver 14 cours de pilates, de yoga, de cross fit et de soul cycling dans la même ville, sans avoir à vous rendre plus de deux fois dans le même studio : c’est ce concept d’une offre diversifiée pour un prix forfaitaire fixe qui a fait le succès de l’application ClassPass aux Etats-Unis. Derrière ce carton populaire et financier -valorisé à presque 400 millions d’euros- il y a l’entrepreneuse Marry Biggins, qui connait trop bien les préceptes qui ont fait la fortune des parangons de l’ubérisation, de la gig économie et de la » netflixisation » : quand un concept marche, on le copie en faisant croire qu’on est différent. Pour jouer des coudes sur le marché ultra concurrentiel des déjeuners à emporter, MealPal fait donc du ClassPass.
Lancée en octobre dans deux arrondissements parisiens pour marquer son arrivée en France, l’application soutenue par le capital-risqueur, Menlo Ventures, qui avait investi dans Uber en 2014, veut in fine révolutionner la pause déjeuner de la population active urbaine, pressée et exigeante. Comment ? En proposant un abonnement mensuel permettant de réserver des déjeuners à emporter autour de 6 €. Deux formules sont disponibles cinq jour sur sept sur la plate-forme : 77,88 € pour 12 repas par mois ou 119,80 € pour 20 repas (soit 5,99 € l’unité). Les commandes personnalisables se font dès la veille à partir de 17 heures et jusqu’à 9 h 30 le jour même. Histoire de diversifier l’offre des menus -la clef de sa réussite- MealPal possède plus de 100 restos en catalogue. Avec évidemment une rémunération qui s’opère par une commission sur chaque déjeuner.
Mieux contrôler ses dépenses
Sur le même principe que l’application française de Cick & Collect, Rapidle, qui vient au secours des commerces de centre-ville, MealPal confirme que plus que jamais que le secteur de la bouffe se transforme pour inviter la technologie dans nos habitudes d’achats et de consommation alimentaire. Selon le cabinet, Research and Markets, le chiffre d’affaires de la foodtech dans le monde devrait frôler les 250 milliards d’euros d’ici 2022. En axant le service sur un prix fixe par repas compris dans un abonnement mensuel, MealPal change-t-elle le paradigme de l’offre traditionnelle food tech pour actifs pressés ?
» MealPal permet aux consommateurs de gérer leur temps, leur budget et leur alimentation. Qu’importe le plat choisi, il sera toujours à moins de 6€. Grâce à ce système d’abonnement, que nos membres paient en début de cycle, ils sont assurés de mieux contrôler leurs dépenses. Enfin, ne plus faire la queue leur assure de gagner du temps sur la pause déjeuner, tout en découvrant de nouvelles adresses tous les jours « , nous répond Marry Biggins. Paris est le quatorzième marché de MealPal, déjà présent aux Etats-Unis (New York, Boston, Philadelphie, Washington, Miami, Denver, Chicago, San Francisco), au Canada (Toronto), au Royaume-Uni (Manchester, Londres) et en Australie (Melbourne, Sydney).
Moins de 30 secondes sur place
Face à la concurrence food tech des UberEATS, Deliveroo, Frichti, Nestor ou encore FoodChéri, Mary Biggins développe un argument de poids : » Nous savons que les gens bénéficient de moins en moins de temps pour leur pause déjeuner. Nous voulons optimiser ce moment, en proposant une offre efficace et pratique. Lorsque vous réservez votre déjeuner sur MealPal, vous sélectionnez l’heure à laquelle vous voulez récupérer votre plat. En arrivant au restaurant, vous ne faites plus la queue, votre plat est prêt et déjà payé. Au total, nous savons que nos membres restent moins de 30 secondes sur place « .
Ce modèle est-il duplicable pour une offre d’agence ? L’agence Rébellion le pense en proposant de la création de snack content illimité sur les réseaux sociaux à un tarif forfaitaire mensuel. Sans engagement, son Studio Social Media assure la création de contenu digital illimité à un prix mensuel annoncé, en l’occurrence 4800 euros par mois. Pour 6000 euros, ils y ajoutent la stratégie pour une solution globale de gestion des réseaux sociaux.