Le décor : un émirat dont plus de la moitié du territoire est un désert aux températures extrêmes. Le projet : créer la première ville au monde dont l’empreinte carbone est nulle. L’ambition : montrer que la ville écologique de demain est au service de l’homme.
Quand l’architecte anglais Norman Foster réalise les plans de la future Masdar City, à Abu Dhabi, il se rend compte qu’il va inverser le propos, et mettre la technologie au service de la structure.
C’est la combinaison révolutionnaire de principes traditionnels d’architecture arabe et de technologies de pointe qui fondent aujourd’hui la ville du futur. Norman Foster a su faire de l’architecture un média, qui nous laisse entrevoir toutes les possibilités pour l’écologie et pour l’homme.
Vue aérienne de Masdar City, avec son artère centrale et ses champs de panneaux solaires. Copyright Masdar City
L’architecture traditionnelle arabe
La ville arabe traditionnelle est basse et très dense, pour limiter les transports et la déperdition d’énergie. Les rues sont généralement étroites et les murs épais pour plus d’ombre et de fraîcheur. On se sert également déjà d’éléments naturels comme le vent pour rafraîchir la ville par des couloirs pour la circulation de l’air.
Façades du bâtiment (existant) du Masdar Institute, directement inspirée des Moucharabiehs arabes traditionnels, avec panneaux solaires sur les toits. Copyright Masdar City
Des technologies de pointe
Masdar City est couverte de panneaux solaires, qui permettent de produire de l’électricité, mais aussi de créer de l’ombre dans les rues. Une centrale solaire a été installée à l’extérieur de la ville.
Une technologie de pointe a été nécessaire pour intégrer les différents éléments essentiels que sont l’acheminement de l’électricité, la gestion des eaux usées – et c’est une technologie qui évolue chaque jour grâce aux scientifiques et étudiants du Masdar Institute.
C’est dans cette optique qu’une tour de contrôle ultramoderne a été installée, elle permet de connaître en temps réel la consommation d’énergie, afin d’attirer l’attention sur une éventuelle surconsommation.
Si tout a été fait pour que chaque citoyen soit toujours à moins de 20 minutes de marche d’un commerce ou d’un service, un système de transport a également été mis en place. Des wagons pouvant accueillir de 1 à 10 personnes et fonctionnant à l’énergie solaire se déplacent dans la ville. Pour choisir sa destination, un écran tactile – et déjà on touche le futur du doigt.
Vue du Masdar Institute, on aperçoit les panneaux solaires sur les toits et la tour à vent version 2013, qui permet de créer des courants d’air naturels. Copyright Masdar City.
Pour vivre ensemble
Masdar City a révolutionné l’architecture, mais c’est un projet vivant. Il a pour but d’accueillir 50 000 personnes d’ici à 2015.
C’est donc une ville qui vise à bouleverser les idées reçues sur l’architecture écologique tout en garantissant le confort de ses habitants. Les bâtiments ne sont pas uniquement beaux, ils sont aussi climatisés, les habitants vont faire leurs courses au supermarché « du coin », rentrent du bureau en transports en commun …
Ou comment l’architecture et la technologie ouvrent de nouvelles portes, sur la ville où nous habiterons peut-être tous un jour.
Le « métro » électrique de Masdar City. Copyright Masdar City.
Arnaud Giscard
Rubrique réalisée en partenariat avec La Société Anonyme