10 septembre 2024

Temps de lecture : 4 min

Marie-Pierre Benitah qui encanaille les quincas, ça donne Quincanailles !

Longtemps segment cible des campagnes de communication TV, la terminologie « ménagère de moins de 50 ans » est interdite depuis le 1er janvier 2015… Désormais responsables des achats, elles existent à tout âge…La publicitaire Marie-Pierre Benitah fondatrice de Marystone crée le podcast Quincanailles. Au programme, des témoignages qui viennent contredire ceux et celles qui pensent qu’à partir de cet âge, nombre de femmes seraient… périmées. Des conversations qui malgré leur aspect parisien font la joie des Françaises de tout poil !

INfluencia : Pourquoi lancer ce podcast aujourd’hui ?

Marie-Pierre Benitah : Il y a un faisceau professionnel et personnel, qui se rencontrent. J’accompagne une jeune équipe de filles à la tête bien faite qui ont créé une application qui s’appelle omena qui est un accompagnement des femmes dans cette période de turbulences qu’est la ménopause. Elles sont venues me voir. M’ont dit ne pas avoir d’argent, mais souhaiter que je sois leur marketing manager, que je m’occupe de leur branding, pouvaient-elles me payer en time for equity ?… J’ai trouvé les six filles canon, le sujet très intéressant et donc cela fait un an que je les conseille…

IN. : La ménopause n’est pas le sujet de votre podcast à proprement parler, mais plutôt l’envie d’en découdre avec cette fatalité…

M-P.B. : Non, simplement à force d’écouter les problématiques liées à la ménopause, qui coïncident évidemment avec cet âge de 48-50 ans, je me suis demandé s’il n’y avait pas aussi, énormément de choses positives à raconter sur ces femmes. D’autant que pour moi la cinquantaine m’apparaissait comme une montagne à laquelle je ne survivrai pas, et qu’aujourd’hui à 55 ans, je me sens plus libre que jamais…

IN. : D’ailleurs vous quittiez CLM BBDO à 50 ans… agence dont vous êtiez vice-présidente à cet âge précis, quelle en était la raison, le déclic ?

M-P.B. : J’ai adoré cette agence au sein de laquelle j’ai passé 20 ans. J’ai travaillé jour et nuit, fait toutes les charrettes, à la fin, l’ambiance était terrible, j’avais une boule au ventre tous les matins… Je m’étais dit que je ferai un an de césure, je voulais vraiment m’arrêter un an. Et finalement à 50 ans je crée Marystone, nous sommes en 2017. L’an dernier je me suis mariée comme si j’étais une jeune femme, avec une belle robe. Il y a comme toujours l’option du verre à moitié plein et celui à moitié vide. Je pense avoir choisi la première. Et c’est vrai qu’à 50 ans, nous vivons dans une certaine urgence, un appétit de vivre revient. Cette quête n’est pas stressante, mais plutôt stimulante en fait. Il y a aussi une faculté à profiter des bons moments, à se faire plaisir, et puis cette fameuse liberté d’être. Ce que tu fabriques, crées c’est pour toi, pas pour les autres. C’est ton désir qui prime.

IN. : C’est la publicitaire qui parle ou la femme ?

M-P.B. : C’est à la fois la femme et la publicitaire. Dans mon métier je suis censée trouver des insigths, c’est même la base de mon métier. Je pense que la pub ne prend pas assez en compte ce que le fait d’avoir cinquante ans a de positif, de joyeux, de léger. Comme le dit très bien Florence Foresti dans son dernier spectacle, : « 50 ans, c’est formidable. C’est un peu comme être adolescente avec une carte bleue ». Arriver dans sa cinquantaine, sociologiquement, c’est aussi arriver dans un âge de plus grande liberté et de légèreté assumée. Les enfants quittent le nid, les parents ne sont plus là ou plus en âge de nous faire la leçon, professionnellement on a déjà fait l’essentiel du chemin et amoureusement on sait choisir ou inventer la vie qui nous va bien.

IN. : Mesdames de Maïtena Biraben, Vieux d’Antoine de Caunes, Quincanailles donc de votre côté, cela signifie-t-il que nous sortons de cette obsession de l’âge, du sentiment de péremption que certains se prennent en pleine face ?

M-P.B. : Il est certain que l’espérance de vie augmentant, hommes et femmes vivent un décalage qu’il faut bien prendre en compte. Il faut pimper les femmes de 50 ans,  pimper l’image de cet âge…  Bien entendu qu’il y a des inconvénients, bien sûr que tu as envie d’être plus jeune… Mais avant, il y avait les enfants, les parents, et toi. Là il y a toi d’abord.

IN. : Concrètement Quincanailles c’est quoi ?

M-P.B. : Tout d’abord ce podcast c’était ma quincaillerie à moi ! La spontanéité, la liberté et la légèreté de faire naître un concept qui aurait pu comme beaucoup d’idées rester dans mes cartons d’idées… Et donc, l’objectif est de recueillir les confidences de mes invitées, de piquantes quinquas qui nous racontent cet appétit de vivre, leurs audaces et ce qu’elles ont libéré. On parle beaucoup de l’invisibilité des femmes de 50 ans, j’avais aussi envie de révéler la part lumière de cet âge fort pour démystifier joyeusement ce cap dit douloureux !

IN. : Vos premières invitées…

M-P.B. : Pour démarrer cette première saison, j’ai reçu Sharon Krief, co-fondatrice de la célèbre marque Ba&sh, Catherine Diament, talentueuse scénariste et Sasha Haillote, fantasque artiste plasticienne. Trois profils aussi différents qu’inspirants. Trois épisodes aussi sincères que drôles. Marine Vignes, présentatrice TV et créatrice de contenus aux 60k abonnés. Julie Mamoumani alias Mamouz qui fait rire et sourire au quotidien ses 236k abonnés sur Instagram ainsi qu’Alessandra Sublet qui sera notre prochaine Quincanaille.

IN. : Quelle est la périodicité de Quincanailles ?

M-P.B. : Un nouvel épisode est disponible toutes les trois semaines sur toutes les plateformes d’écoute (Spotify, Deezer, Apple,…) et sur Youtube. Les réseaux sociaux quant à eux comptent déjà quelques milliers d’adeptes, beaucoup de Quincanailles bien sûr, mais étonnamment pas seulement !

IN. : Vous semblez penser que ces femmes sont naturellement libres, heureuses, à 50 ans n’y-a-t-il pas un travail derrière, une raison qui les emmène vers le bon chemin ? Car tout de même, cette liberté est un privilège qui n’est pas donné à toutes…

M-P.B. : Ah moi je pense que sociologiquement parlant, il y a une réalité qui est cette liberté qui se conjugue très fortement avec un appétit de vivre qui n’est pas le même avant cet âge. Les injonctions c’est fini. Ta carrière est faite, Tes enfants sont sur des rails… Avoir 50 ans, c’est avoir conscience que tout est possible.

IN. : Quincanailles n’est donc pas comme on pourrait l’imaginer une initiative marketée à l’intention des Parisiennes ?

M-P.B. : Absolument pas. Je reçois des messages de femmes de partout en France qui se reconnaissent et ont envie que l’on parle de ce que les 50 ans nous apportent en plus, et pas seulement en moins. L’audience du compte insta compte plus de 8650 personnes et plus de 2100 sur TikTok. Celle du podcast toutes plateformes confondues est de 45% en Ile-de-France et de 55% en Province. Le propos est universel sur la cinquantaine !

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