Marcelo Vergara: « C’est quoi être patron monde de la création pour Renault chez Publicis? C’est entre autres, faire 43 spots en 17 mois… »
Laurent Aliphat directeur marketing de Renault déclarait dans la newsletter d’INfluenciaen février dernier que « le spot de lancement de la Megane E-Tech électrique serait l’objet publicitaire le plus audacieux de ce secteur, toutes marques, (et concurrence), comprises », il n’avait pas tort. L'électrisante Horses incarne l’animalité, le futur, le luxe, et la grandeur en 60 secondes déclinées en 45, 30 et autres formats destinés aux réseaux sociaux. Chargé de promouvoir la bête électrique Megane dans 23 pays, ce tour de force en matière de création et de production nécessitait d’interviewer l’argentin Marcelo Vergara, patron de la création chez PublicisConseilpour Renault Monde. Olé.
INfluencia : une première question tout d’abord sur votre parcours, riche, international et monomaniaque…
Marcelo Vergara : je suis le patron de la création Monde de Renault depuis 6 ans. Quand j’ai commencé à travailler chez Publicis, j’ai tout d’abord lancé une agence dédiée à Renault, en Espagne, c’était en 2005, nous étions 45 salariés. En 2012, à la demande du groupe, je suis parti diriger la création de toute l’Amérique Latine, toujours pour Renault. Puis en 2014, la direction m’a demandé de partir en Argentine où je suis resté trois ans, pour revenir à Paris gérer l’ensemble de la création.
IN. : être Monsieur Renault chez Publicis cela signifie d’être tout dévoué, où vous sentez –vous libre…
M.V. : j’ai l’énorme chance de travailler pour un constructeur automobile, un client qui aime beaucoup la création, qui l’a toujours aimé, un groupe qui, vu mon expérience, je peux vous le garantir, est toujours en quête de nouveauté… Après vous savez, ce sont les directeurs marketing de chaque pays qui font le jeu, ce qui est logique. Quand il y a des périodes « creuses » dans un pays, il y en a un autre qui est en pointe, et ainsi va la vie… Au final, il est impossible de s’ennuyer… Et je dirai qu’aujourd’hui je suis bien servi. Luca de Meo, CEO Renault Group, a souhaité que Megane E-Tech électrique, soit le fer de lance de la Renaulution, comme il le dit… La « précurseuse » des nouvelles mobilités qui s’est donné pour objectif de faire pivoter son modèle économique vers la technologie, l’énergie et la mobilité d’ici 2025.
IN. : cette berline électrique procure dixit le communiqué de presse de pures sensations de conduite avec ses 220 chevaux. Vous prenez donc au mot cette définition et faites un film avec… des chevaux.
M.V. : quand Arnaud Belloni (le global chief marketing officer ) de Renault nous a briefé, il nous a dit à quel point le craft était important. La Renault Megane E-Tech 100% électrique étant le nouveau modèle de la Renaulution, l’ incarnation de la nouvelle vague, il allait de soi que l’ambition créative et technologique de la marque se ressente dans ce film ambitieux. Les chevaux représentent dans ce film le passé de Renault, un passé qui s’incline littéralement, devant la Megane qui elle représente le futur. Vous l’aurez vu, certains de ces chevaux saluent, les cavaliers et cavalières la regardent admiratives, la dévisagent. Acheter ce film, c’est clairement, décider d’aller du côté de Vuitton, de Chanel. Électrisant, urbain, animal, voilà les trois ingrédients du luxe…
il y avait 45 chevaux dans un haras dont il a fallu changer les fers pour marcher sur le bitume, dix vétérinaires pour surveiller l’état des équidés
IN. : lorsque l’on regarde ce film, on se dit que le travail de production a dû être colossal…
M.V. : il a fallu une très grande préparation, et un très gros travail de production pour obtenir ce résultat grandiose. Le tournage s’est déroulé à Buenos Aires en novembre dernier, où nous avons dû fermer des quartiers entiers de la ville. En parallèle, il y avait 45 chevaux dans un haras dont il a fallu changer les fers pour marcher sur le bitume, dix vétérinaires pour surveiller l’état des équidés, surveiller la température, les faire manger, les maintenir en forme, les monter, des dresseurs évidemment pour le tournage des scènes, et puis imaginez le casting… Ce sont là aussi, 45 personnes au stylisme différent, des cavaliers professionnels, pour certains, faisant partie d’équipes argentines de Polo, et puis côté voitures, nous en avions deux. Il a fallu une organisation incroyable pour gérer ce tournage.
être directeur de création monde de Renault cela veut dire, entre autres, qu’en 17 mois, j’ai procédé à la mise en orbite de 42 films.
IN. : et un réalisateur, aussi auquel rien ne fait peur…
M.V. : oui c’est François Rousseletdont le regard est si moderne, si élégant, et spirituel et qui incarne si bien le luxe (spots Jean-Paul Gaultier, Playstation, Diesel, Heineken, etc) que nous avons choisi, et le chef opérateur Matias Boucardqui travaille énormément dans le luxe lui aussi, notamment avec François…
IN. : le montage a-t-il été rude ?
M.V. : non, le montage a été très simple. Tout était découpé en amont à la perfection, vous imaginez bien qu’avec un film pareil, dont les contraintes sont humaines, animales, et nombreuses en quantité, en qualité, il y a zéro improvisation. Le réalisateur, le client, moi, personne ne peut soudain penser qu’il serait mieux de faire comme ci plutôt que comme ça pendant le tournage (rires)…
IN. : que signifie concrètement être directeur de création monde Renault chez Publicis ?
M.V. : cela veut dire, entre autres, qu’en 17 mois, j’ai mis en place 42 films. Que désormais nous avons centralisé tout Renault à Paris, car nous croyons que comme toutes les grandes marques, les Nike,Diesel, etc, c’est mieux quand la création part d’un même lieu.
IN. : votre rôle est donc tout a fait légitime… puisque selon un certain dicton, les Argentins sont des Italiens qui parlent espagnol, qui se prennent pour des Anglais et qui rêvent d’être Français »…
M.V. : On peut dire ça, oui (rires).
IN. : Quel est votre prochain pari?
M.V.: Lancer le modèle Renault Austral qui sera officiellement commercialisé à l’automne.
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Des chevaux s’inclinent face à l’électrique!
Comme un hommage à l’ancien monde, celui des chevaux vapeurs, qui laisse place aux kilowatts, c’est une nouvelle ère électrisante où Renault ouvre un nouveau chapitre historique. Dans ce nouveau film, le spectateur se fait happer par une ville imaginaire, poétique et stylisée, sans feux de circulation ni panneau de signalisation, sans piéton ni voiture, à l’architecture contrastée d’ombre et de lumière et où circulent hommes et femmes à cheval. Juchés sur leurs montures, ils croisent Megane E-Tech électrique. Tous la suivent du regard comme interpellés par l’avenir (électrique et non plus cheval vapeur). Ils sont à la fois stupéfaits et séduits. Certains chevaux saluent ses lignes en courbant la tête et en allongeant la jambe comme signe de respect. Dans ce monde onirique, toutes les scènes nous renvoient au monde hippique avec des détails subtils : le garage est un établi de maréchal-ferrand, les mannequins dans les vitrines des boutiques sont des chevaux, les tags du terrain de basket sont des chevaux au galop, etc.
Plusieurs scènes sont quant à elles époustouflantes : des chevaux se cabrent dans le quartier des affaires au passage de la voiture ; une jeune femme en robe de mariée juchée sur son cheval blanc semble s’échapper de la mairie et saute au galop par-dessus Megane E-Tech ; une horde de chevaux sauvages traverse la ville.
A la fin du film, le véhicule s’éloigne de cette ville irréelle sur une route montagneuse. Ses 220 chevaux laissent place aux 160 kilowatts qui ouvrent la voie de la nouvelle ère électrique.
Pour souligner ce changement d’énergie, le titre « Power » des Pachanga Boys a été réorchestré par Start-Rec. A very good trip.
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