Malheurs Actuels, le média parodique dédié à l’inaction climatique décolle !

Malheurs Actuels aura son magazine hors série pour cette fin d’année, dans lequel nous avons déjà eu le droit à un édito de Guillaume Meurice, chroniqueur sur France Inter.

IN : qu’est-ce que Malheurs Actuels ?

Albin Wagener : c’est un peu le Gorafi vert, un média indépendant, bénévole et parodique dédié à l’inaction climatique. C’est en juillet 2022, face à l’actualité climatique assez riche et la canicule, qu’avec d’autres personnes (Romain Enjalbert, Florian Doyen, Cyrielle Istin, Mathieu Thomas) nous avons décidé de créer Malheurs Actuels. Aujourd’hui, nous sommes une association composée de 15 bénévoles dont 12 très actifs venant d’horizons assez variés. On travaille avec des cadres, des chefs d’entreprises, des professionnels de la communication ou encore des chercheurs.

IN : est-ce que le rire était important aux vues du contexte actuel ?

A.W. : nous avons remarqué que lorsqu’on parle de climat et d’environnement de manière sérieuse, l’impact n’était pas le même qu’en utilisant l’humour. Le rire permet d’accepter la réalité, sans pour autant baisser les bras. Nous rions pour nous motiver et nous mobiliser et ainsi passer de la colère, de l’anxiété ou toute autre émotion négative à l’action. Les chiffres ne suffisent pas toujours, il faut aller chercher les émotions positives dans le contexte actuel. Le rire permet d’emmener les gens avec de la pédagogie vers des solutions et du changement.

IN. : que vous interdisez-vous en termes de contenus éditoriaux?

A.W.: dans nos publications, nous faisons attention à ne pas nous moquer d’une personne ou d’un groupe minoritaire sous prétexte de faire des blagues. C’est une règle.

IN : vous avez réussi à construire une belle audience en moins de six mois, comment s’est-elle organisée?

AW : Malheurs Actuels est présent sur Facebook avec pas loin de 4000 abonnés, Instagram – 9000 abonnés et LinkedIN avec plus de 20 000 abonnés, ce qui est plus que Valeurs Actuelles (rires).

Nous nous adressons de manières différentes à ces communautés bien distinctes, nous savons par exemple que LinkedIN a une audience plus professionnelle et âgée qu’Instagram. Les personnalités sont différentes et l’humour aussi.

Nous avons une audience de « convaincus » qui suivent activement Malheurs Actuels et dans lequel nous retrouvons des personnes engagées et qui s’engagent déjà à leur niveau. Mais c’est amusant de voir qu’avec l’humour, nous arrivons à toucher des personnes de deuxième ou troisième cercle qui jusqu’alors n’était pas touchées par les sujets de climat.

Nous aimerions arriver en 2023 avec de nouveaux formats comme des vidéos de micro-trottoirs ou l’intervention de personnalités.

IN : souhaitez-vous faire évoluer le média ?

AW : nous avons plein de projets, mais pour le moment nous n’avons pas toujours assez de temps pour les réaliser

car nous sommes bénévoles et nous ne vivons pas de ce média. Pour autant nous faisons tout notre possible pour y consacrer autant de temps que nous le pouvons. Nous aimerions arriver en 2023 avec de nouveaux formats comme des vidéos de micro-trottoirs ou l’intervention de personnalités.

Nous lançons un magazine hors série pour cette fin d’année, dans lequel nous avons déjà eu le droit à un édito de Guillaume Meurice, chroniqueur sur France Inter.

IN : un petit mot sur la COP 27 ?

AW : de notre côté, nous avons participé à la SYNCOP27 à Maison Glaz à Gâvres, en Bretagne. Nous nous sommes réunis autour d’ateliers pour parler climat, toujours avec humour.

Sinon pour revenir sur la COP, on peut mettre en avant que cette année un fonds pour les états victimes de la pollution a été mis en place. Cependant, nous ne réglons pas le problème de l’origine de l’émission des gaz à effet de serre. On risque de former un cercle vicieux.

Il est aussi important de remarquer que c’est la première fois qu’il y a autant de lobbys du pétrole dans une COP. Il faut se rendre compte à quel point nous sommes dépendants d’eux, et à quel point ils nous rendent dépendants.