La première édition du rapport « Made In » de FutureBrand remet aux Etats-Unis la palme de la meilleure réputation à l’échelle mondiale en ce qui concerne les produits de marque. La France est numéro deux. C’est Arnaud Montebourg qui va être content !
Eh oui, globalement, les États-Unis jouissent de la « meilleure réputation internationale au monde » en tant que pays d’origine. Cette place privilégiée révélée par le premier rapport « Made In » réalisé par l’agence FutureBrand (Interpublic Group)* est le fruit de performances solides dans six catégories de produits : mode, produits de soins et beauté, produits d’alimentation et boissons, automobile, appareils électroniques et produits de luxe.
Mais notre belle patrie ne s’en tire pas si mal, puisqu’elle fait partie des cinq nations les plus plébiscitées par les consommateurs dans toutes les catégories de produits, et se place sur les plus hautes marches du podium dans les soins/beauté, l’alimentation/boissons ainsi que le luxe.
Toutefois, d’autres pays classés parmi les 20 premiers présentent des résultats plus disparates selon les catégories. Par exemple, l’Allemagne (3e du classement général) et le Japon (4e) excellents tous deux en matière de produits automobiles et électroniques, mais sont largement distancés dans d’autres catégories, tandis que le Royaume-Uni (N°6) ne figure même pas dans le Top 10 des pays les plus plébiscités en ce qui concerne l’électronique.
Et les autres régions du globe ? L’étude « Made In » le suggère : les pays d’Asie ne vont pas tarder à arriver. Elle souligne les prouesses dont ils sont capables en ce qui concerne les produits manufacturés : « leur réputation en tant que pays d’origine se renforcera plus encore lorsque, par exemple, ils amélioreront ou mettront en valeur les normes de travail et de protection environnementale en vigueur à l’échelle nationale ».
Voici l’intégralité du classement général des 20 premiers pays d’origine :
Le classement pour chaque catégorie de produits
« Le Made In », facteur influent
Autre enseignement : l’étude dévoile également dans quelle mesure le « Made In » compte aux yeux des consommateurs et ce que l’origine d’un produit signifie pour eux :
• Le « Made In » est un facteur essentiel influant tant sur l’idée que se font les consommateurs des produits de marque que sur leur propension à l’achat. C’est le deuxième derrière le niveau de sécurité perçu, et il se place devant d’autres données telles le prix, la disponibilité et le style.
• Si le « Made In » est devenu si déterminant, c’est parce qu’il représente de nombreux éléments auxquels les consommateurs accordent de l’importance, notamment les conditions de travail et les normes de protection environnementale associées au pays d’origine des produits.
Pour Suzanne Stahlie, directrice générale de FutureBrand Paris, il s’agit là de résultats très importants pour les marques au moment de déterminer le meilleur moyen de tirer profit de l’effet d’association à un pays : « les directeurs de marques au niveau national peuvent utiliser ces informations pour instaurer une approche qui leur permettra d’attirer des marques et de nouveaux investisseurs, tout en augmentant leurs exportations de produits de marques. »
Quelles leçons pour les marques ?
Dans l’optique de voir ce nouveau paysage mondial éclore et l’origine se transformer en un véritable atout, l’étude « Made In » révèle que les marques doivent tenir compte de plusieurs facteurs clés :
• Savoir où, selon les consommateurs, il est préférable qu’un produit soit fabriqué.
• Afin de se démarquer visiblement de leurs concurrents, être capables d’apporter la preuve de liens authentiques avec un pays au niveau des trois aspects qui servent à déterminer l’origine d’un produit : ses étapes de fabrication et de conception ainsi que son histoire.
• En outre, elles doivent placer la transparence au cœur de leur stratégie ou risquer de voir leur manque de cohérence révélé au monde entier par les consommateurs et les personnes d’influence via les canaux numériques.
• Enfin, elles doivent protéger leurs liens avec un pays d’origine comme s’il s’agissait d’un actif matériel ayant valeur juridique et qui, par exemple, établit que « seuls les produits fabriqués dans une certaine région peuvent prendre le nom de ladite région. »
Raphaël Legrand
*1 050 personnes interrogées dans sept pays : États-Unis, France, Brésil, Inde, Chine, Japon et Australie
Etude » Made in » de Futurbrand publié par INfluencia