12 février 2025

Temps de lecture : 2 min

M6 : forts investissements dans le streaming en 2024 pour quels résultats ?

"C'est une année d'investissement massifs, qui pèsent" sur les résultats, a commenté le président du groupe, David Larramendy, lors d'une conférence de présentation en ligne. Mais c'est selon lui indispensable pour préparer l'avenir: "Le transfert vers un "business model" à deux jambes (…) passe par cette phase d'investissement importante". Le point sur cette stratégie et ses enjeux pour le groupe.


Le groupe M6 a vu son bénéfice net baisser de 27% en 2024, à 173 millions d’euros, après
avoir fortement investi dans sa nouvelle plateforme de streaming M6+ pour préparer l’avenir,
selon ses résultats annuels publiés mardi.

M6+ a été lancé en mai dans le cadre de la « transformation » du groupe « vers un modèle de
difusion mixte » associant « streaming » et télévision traditionnelle, a-t-il rappelé dans un
communiqué. Cela a engendré « 46,4 millions d’euros de coûts opérationnels
supplémentaires » (contenus, frais techniques, marketing, etc.).
« C’est une année d’investissement massifs, qui pèsent » sur les résultats, a commenté le
président du groupe, David Larramendy, lors d’une conférence de présentation en ligne. Mais
c’est selon lui indispensable pour préparer l’avenir: « Le transfert vers un +business model+ à
deux jambes (…) passe par cette phase d’investissement importante ».

Le chiffre d’affaires du streaming a d’ailleurs progressé de 34% l’an dernier par rapport à
2023, à 100 millions d’euros.
Globalement, le chiffre d’affaires consolidé du groupe est resté stable, à 1,3 milliard d’euros.
Ses revenus publicitaires sont également stables, à 1 milliard d’euros, dont 912 millions pour
les recettes publicitaires vidéo.
Au sein de ces dernières, « la hausse de 25,4 millions du chiffre d’affaires streaming » a
compensé une baisse observée en fin d’année pour la télé traditionnelle, selon le groupe.
« Après le fort engouement pour l’Euro 2024 observé au premier semestre, le contexte
économique et politique a pesé sur les investissements publicitaires des annonceurs après la
difusion des Jeux olympiques et paralympiques » sur le groupe public France Télévisions, a
expliqué M6.

  • Rentabilité
    Autres facteurs de baisse : la morosité du marché immobilier, qui a touché la filiale Stéphane
    Plaza Immobilier, et le recul d’audience de RTL, principale radio du groupe. Ces derniers
    mois, RTL a en outre décidé de réduire la publicité sur ses antennes pour regagner des
    auditeurs, ce qui a une incidence sur son chifre d’afaires.
    Parallèlement, les activités cinéma du groupe, avec ses sociétés de production SND et M6
    Films, ont réalisé « des performances record ».
    « SND enregistre 9,3 millions d’entrées en 2024 (contre 8,3 en 2023), tandis que les deux films
    à succès coproduits par M6 Films, +Un p’tit truc en plus+ (10,8 millions d’entrées en salles) et
    +Le Comte de Monte-Cristo+ (9,3 millions d’entrées), se classent respectivement 1er et 2e au
    box-ofice français », souligne le groupe.
    Ce dernier met également en avant sa marge opérationnelle, qui avait atteint des sommets
    ces dernières années (près de 25% en 2022) et est à 18,5% en 2024.
    « C’est un bon équilibre entre la capacité qu’a le groupe à investir » dans le streaming « et un
    taux de rentabilité qui reste parmi les meilleurs d’Europe », a assuré M. Larramendy, qui vivait
    ses premiers résultats annuels à la tête du groupe. Il a succédé en avril 2024 à l’emblématique
    Nicolas de Tavernost.
    L’hypothèse d’une arrivée de l’animateur Cyril Hanouna dans le groupe M6 n’a pas été
    évoquée lors de la présentation des résultats. Des discussions sont en cours, alors que la
    chaîne de Hanouna, C8 (groupe Canal+) doit cesser d’émettre le 28 février, sauf décision
    contraire du Conseil d’Etat.
  • Le groupe M6, dont l’actionnaire principal est le géant allemand Bertelsmann, comprend
    quatre chaînes de télévision gratuites (M6, W9, 6ter, Gulli), neuf payantes (dont Paris Première
    et Téva), trois radios (RTL, RTL2, Fun Radio) et des sociétés de production.

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