63 % estiment que la lutte contre les violences sexuelles doit être une priorité, 67% des répondant.es jugent prioritaire de mettre fin à l’impunité des agresseurs et 58% jugent indispensable de renforcer la protection des femmes victimes de violences.
Ce sondage traduit la prise de conscience grandissante de l’opinion, après une année 2024 marquée par des affaires médiatiques d’ampleur sur les violences sexuelles, comme le procès des viols de Mazan : 58 % des sondé·es disent avoir pris davantage la mesure de la gravité des violences faites aux femmes et 72 % estiment que la perception de la société a évolué.
Le baromètre révèle également que deux tiers des Français.es considèrent que les violences sexistes et sexuelles sont trop souvent ignorées, un phénomène largement attribué à la banalisation de ces violences dans la société, à la mise en doute de la parole des femmes et à la culture du viol qui normalise et justifie les agressions sexuelles faisant peser la responsabilité sur les victimes.
Une reconnaissance du rôle du mouvement féministe dans l’avancée des droits des femmes
Les Français.es sont 66 % à percevoir positivement le féminisme. Les associations d’aide aux victimes recueillent 83 % de la confiance des Français.es pour lutter contre les violences faites aux femmes tandis que la police (60 %) inspire davantage confiance que la justice (46 %) et le gouvernement (34 %) en matière de protection des femmes. Plus d’un Français·e sur deux salue les efforts considérables des associations de terrain pour protéger les femmes, contre seulement 10 % pour le gouvernement.
Ces chiffres témoignent de la reconnaissance du rôle du mouvement féministe dans l’avancée des droits des femmes. Les récentes évolutions législatives, telles que l’inscription du droit à l’IVG dans la Constitution, ainsi que l’impact médiatique de certains procès, ont indéniablement permis de faire progresser les mentalités.
Appel pour l’adoption d’une loi-cadre contre les violences sexuelles
La Fondation des Femmes, aux côtés de 40 associations, appelle à l’adoption d’une loi-cadre intégrale contre les violences sexuelles, incluant les viols, les agressions et le harcèlement sexuels, ainsi que les violences liées au système prostitutionnel, aux mutilations sexuelles féminines et aux violences en ligne. Cette réforme ambitieuse s’appuie sur 140 mesures concrètes et un budget de 2,6 milliards d’euros, afin de garantir une véritable protection des femmes, un renforcement des sanctions et un accompagnement systématique des victimes. Anne-Cécile Mailfert, Présidente de la Fondation des Femmes interpelle vivement les pouvoirs publics : « Les Français·es ne veulent plus détourner le regard face aux violences sexuelles, c’est ce que nous constatons sur le terrain et ce que le sondage confirme. Ils réclament des actes concrets pour protéger les victimes et mettre fin à l’impunité des agresseurs. Il est temps que les pouvoirs publics prennent la mesure de cette exigence citoyenne et adoptent enfin une loi intégrale ambitieuse, à la hauteur de l’urgence. 140 mesures, issues du travail des associations féministes sont sur la table – les Français.es leur font confiance, est-ce que le Gouvernement voudra bien les écouter ? ».
En savoir plus
Ce sondage qui s’inscrit dans le cadre du mécénat de compétences d’Omnicom Media Group France au service de la Fondation des Femmes, a été mené auprès de 1000 Français.es, du 10 au 13 février 2025.