20 mars 2023

Temps de lecture : 3 min

Le Crédit Suisse entraine de nombreux événements sportifs et culturels dans sa chute

En France, une débâcle comparable à celle du Crédit Suisse aurait d’énormes impacts dans le monde sportif et culturel qui est soutenu à bout de bras par les banques hexagonales. Explications.

Imaginez les conséquences d’une telle fusion en France… Le rachat de Crédit Suisse par UBS représente un véritable cataclysme dans la tranquille confédération helvétique. Pendant des années, les analystes ont refusé de croire qu’il y avait réellement le feu au lac de Zurich et que les déboires de la deuxième banque du pays n’étaient pas de simples « accidents de parcours » mais de réels périls capables de mettre à genoux une institution fondée en 1856. Les conséquences d’une telle débâcle sont énormes et touchent de nombreux acteurs bien éloignés du monde bancaire.

Les institutions financières figurent en effet parmi les principaux sponsors des mondes sportifs et culturels. Crédit Suisse ne fait pas exception à cette règle.

Un sponsor de poids pour Roger

Jugez plutôt. La banque zurichoise est le plus important partenaire de l’Association suisse de football (ASF) depuis 1993. Au-delà de son partenariat avec Roger Federer qui ne s’est pas arrêté après la retraite sportive du champion qui a gagné 103 titres ATP dont 20 tournois du Grand Chelem et 6 Masters, le groupe soutient de nombreux autres compétiteurs comme la coureuse d’orientation Simona Aebersold, le patineur de vitesse Livio Wenger et la karatéka Elena Quirici. Dans le golf, sa marque est liée à l’European Masters de Crans-Montana , dans l’équitation, elle est un sponsor principal du CHI de Genève et du White Turf de Saint-Moritz. L’établissement participe également au financement de nombreux événements culturels locaux. Partenaire principal du Lucerne Festival depuis 1993 et du Festival du film de Zurich (ZFF) depuis 2007, Crédit Suisse donne aussi de l’argent à l’Opéra de Zurich et au Zurich Pride Festival de la communauté LGBTQ. La quasi-totalité de ces partenariats sont signés sur des durées assez longues. La semaine dernière, la plupart des organisations soutenues par la banque affichaient encore leur optimisme et leur confiance. « Il n’y a aucune raison de s’inquiéter », expliquait à la presse suisse Christian Berner, le directeur commercial de l’Opéra de Zurich. « Le contrat pour la Pride 2023 a été signé par le Crédit Suisse, note Alexander Wenger, le coprésident de la Pride. Nous comptons sur eux comme d’habitude. » Le rachat du groupe par UBS pourrait néanmoins tout changer car il n’est pas impossible que la marque disparaisse corps et biens. Les finances exsangues de la banque devraient, de toutes les manières, conduire son repreneur à revoir à la baisse voire même à réduire à néant les budgets alloués au sponsoring. Une telle fusion pourrait avoir d’énormes conséquences si elle touchait deux rivaux bancaires français. Voyez plutôt…

Tennis, judo, football, voile…

Le sport tricolore est soutenu à bout de bras par les institutions financières. BNP revendique une première banque mondiale du tennis. Elle sponsorise plusieurs grands tournois dont Roland Garros, Indian Wells et Rome tout en étant le sponsor-titre des Coupes Davis et de la Fed CupSociété Générale ou plutôt SG comme elle souhaite aujourd’hui être appelée, est engagée dans le rugby depuis près de trente ans. Elle est aussi le partenaire Majeur de la Fédération Française de Rugby (FFR) et du XV de France, de la Ligue Nationale de Rugby (LNR), des Championnats de France (TOP14 et PROD2) et elle sponsorise plus de 300 clubs locaux. Credit Agricole est, pour sa part, le sponsor de la Fédération Française de Football et de la Fédération Française de judo. Banque Populaire investit, elle, sans relâche dans la voile depuis 1989. Constructeur de six multicoques dont le plus grand trimaran de course jamais construit et armateur de 15 voiliers, ses bateaux ont fait quatre tours du monde, établi 17 records de voile océanique en équipage et en solitaireet participé à plus de 45 courses océaniques. Banque Populaire accompagne aussi l’équipe de France de Surf et vient de décrocher le titre de partenaire Premium des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024.

La culture sous perfusion

Le secteur culturel n’est pas en reste. L’an dernier, BNP Paribas a soutenu 24 institutions et festivals dont le Printemps et La Fête du Cinéma, le Festival Lyon Lumière, la Quinzaine des Réalisateurs à Cannes, ou encore le Festival cinéma Télérama. Le groupe aide aussi 31 artistes et participe au financement de plus d’une centaine de films d’origine française, soit la moitié de la production annuelle hexagonale. A l’étranger, elle sponsorise les BNP Paribas Fortis Film Days en Belgique et sa filiale italienne, BNL est le principal partenaire du Festival International du Film de Rome. Pour soutenir la création artistique contemporaine, SG a, pour sa part, acquis plus de 1200 œuvres depuis plus de 25 ans. Le Crédit Agricole d’Ile-de-France, à travers son fonds de dotation, a, de son côté, participé au financement de plus de 120 projets depuis 2012. Le Groupe BPCE a, lui, fait un don de 10 millions d’euros à la Fondation du patrimoine, dédié à la sauvegarde de la cathédrale de Notre-Dame de Paris. Amis sponsorisés, croisez les doigts pour qu’aucune de ses banques ne disparaisse dans un avenir proche…

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