Les médias français s’intéressent (enfin ?) à l’Union Européenne

Publiée par la fondation Jean Jaurès ce lundi 26 juin, le rapport « L’Union Européenne et les médias », au sous-titre évocateur : « Atonie générale, sursaut récent », dresse le portait du traitement médiatique de l’Union Européenne opéré par les médias français. Pendant des années, ces derniers n’ont pas hésité à bouder les évènements qui survenaient au-delà de nos frontières tricolores. Entre 2020 et 2022, par exemple, seuls 2,6 % des sujets de journaux télévisés et de radio y étaient consacrés. En d’autres termes, « sur une heure d’information audiovisuelle diffusée en France […], les auditeurs étaient exposés en moyenne à 94 secondes ayant trait à l’actualité de l’Union européenne », commente Théo Verdier, l’auteur de l’étude.

Oui mais voilà, suite l’invasion ultra médiatisée de l’Ukraine par la Russie, et dans une moindre mesure par la présidence de la France de l’Union Européenne, la fondation nous explique que cette apathie générale laisse – doucement – la place à un regain d’intérêt. En se fondant sur les JT du soir des grandes chaînes – TF1, France 2, Arte… –  mais aussi sur les matinales des radios – France info, RTL, RMC… –  et des chaînes d’information en continu – LCI, BFMTV… –, le rapport stipule que la part – 5,7 % – des sujets portant sur l’UE dans les grands JT dépasse déjà les précédents pics de 2015 et 2019 – 4,8 % –.

Sans grande surprise, la guerre en Ukraine, et notamment ses conséquences sur notre fracture énergétique – un moyen détourné pour parler de la France – et la présidence française du Conseil de l’UE figure en tête des sujets supranationaux les plus commentés. Quant à la présidence française, elle a surtout été traitée – de janvier à juin 2022 – à l’occasion de la polémique du drapeau européen sous l’Arc de Triomphe, du discours d’Emmanuel Macron au Parlement européen et du sommet de Versailles en mars. Afin de remédier à ce manque de médiatisation, la fondation propose de mettre en place un baromètre de l’information sur l’UE afin de mieux mesurer le temps d’antenne qui lui ait consacré.