16 mars 2023

Temps de lecture : 3 min

Les impacts controversés de l’influence marketing

Au cœur des stratégies d’entreprises, les influenceurs (ou créateurs) sont de plus en plus scrutés sur leur sensibilisation écologique comme sur l’impact de leur activité. Les critiques sont particulièrement fermes sur leurs impacts directs, comme leurs voyages personnels et modes de consommation et leurs impacts indirects, notamment les comportements qu’ils encouragent). Mais qu’en est-il de leur bilan carbone ?

Pendant tout le mois de mars, Meta diffuse sacampagne « Créa(c)teurs » réalisée avec lADEME et trois influenceurs. Objectif : sensibiliser les Français aux écogestes sur Facebook et Instagram, en partenariat avec Brut. « Ça fait dix ans que l’on est très impliqué dans les enjeux écologiques qui préoccupent nos utilisateurs. En France par exemple, deux millions de membres font partie de groupes en faveur de la protection de l’environnement », explique Elisa Borry-Estrade, responsable des Affaires publiques de Meta France. Elle précise aussi que plus de 7 milliards de dollars ont déjà été collectés sur Facebook et Instagram au travers de collectes de dons par des communautés désireuses de soutenir des causes spécifiques, et notamment les causes environnementales.

L’influenceur Arthur Baucheron

Réalisée en partenariat avec le média Brut, la campagne en ligne “Créa(c)teurs” met en scène les trois créateurs @natoogram (3,9 millions d’abonnés sur Instagram), @fares_salvatore69 (403 000 abonnés sur Instagram) et @arthurbaucheron (87 000 abonnés sur Instagram). Ces derniers vont à la rencontre de citoyens français pour les aider à relever le défi de faire baisser la consommation énergétique de leur foyer de 10 % grâce à des pratiques écoresponsables. « Je fais toujours des collaborations qui ont un sens. Je suis sorti grandit de cette opération avec des astuces que j’ai appliqué chez moi pour économiser de l’énergie et avec une conviction : que l’écologie n’est pas un truc de riche », confie l’influenceur Arthur Baucheron.

Les personnalités s’appuient sur les conseils de Florence Clément, en charge de l’information grand public à l’Agence de la Transition écologique (ADEME), également présente à l’image. « Cette campagne illustre la détermination de notre entreprise à s’engager aux côtés de celles et ceux qui œuvrent au quotidien face à la crise climatique », ajoute Elisa Borry-Estrade qui rappelle que Meta a lancé en 2020 un Centre de Climatologie pour aider les utilisateurs à accéder à de l’information scientifique sur le climat et à trouver des ressources mises à disposition par des experts engagés dans la lutte contre le changement climatique.

Quel impact global pour l’influence marketing ?

Une étude menée en mars 2023 par Footsprint et 1000heads s’intéresse justement à l’impact environnemental associé à l’activité sur les réseaux sociaux des influenceurs, des créateurs de contenu, et plus généralement des personnes qui rassemblent et influencent une large communauté en ligne, en particulier à travers des collaborations (qu’elles soient rémunérées ou non). L’objectif de l’étude est de sensibiliser aux impacts tangibles liés à l’activité numérique des influenceurs, au-delà de leur empreinte physique. Cette étude a mesuré l’activité de Clara, une influenceuse anonymisée basée sur des profils existants, suivie par plus de trois millions de personnes sur Youtube, Tiktok et Instagram. Selon la méthodologie de mesure de Footsprint, l’impact carbone de la publication et du visionnage des contenus de Clara sur un an pourrait atteindre 1072 tonnes de CO2e, l’équivalent de neuf allers-retours Paris – New York par semaine.

« L’objectif de notre étude n’est pas de pointer du doigt cet impact négatif mais de démontrer que l’empreinte carbone des influenceurs résulte d’une responsabilité collective. Cela nécessite l’engagement de l’ensemble des parties prenantes vers une démarche de sobriété, incluant influenceurs et annonceurs, mais également les utilisateurs ainsi que les régies », précise Elisa Boivin, directrice générale de Footsprint.  

L’étude met en avant les bonnes pratiques permettant de maximiser le potentiel de réduction des émissions : minimiser la durée des contenus vidéo suivants les bonnes pratiques pour maximiser l’engagement, compresser les vidéos sans impacter la qualité perçue, prolonger la durée de vie des contenus pour maximiser les formats courts à impact, prioriser le ciblage en connexion wifi versus en données cellulaires et enfin privilégier les modes “Low Data” disponibles dans les paramètres des applications.

« Avant tout, la responsabilité première des influenceurs comme des annonceurs et des agences sera de mettre en place un dispositif de mesure afin d’intégrer ces émissions générées dans leurs bilans carbone respectifs. À l’heure où la mise en place des Contrats Climats exige des engagements sur la publicité responsable, il ne fait aucun doute que l’influence sera vite intégrée à ces réglementations. Au-delà de la contrainte, c’est enfin et surtout une opportunité pour ces acteurs de renforcer leur crédibilité auprès de leur cible tout en maximisant leurs performances », ajoute Elisa Boivin. Au-delà de la responsabilité, l’étude pointe l’opportunité business de l’influence responsable, où l’efficience carbone se concilie avec la performance média. Elle souligne l’impact positif du respect des bonnes pratiques numériques responsables sur les performances organiques et médias, pour les influenceurs comme les annonceurs.

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