Les femmes ont beau lutter contre les stéréotypes, penser qu’un jour elle auront le droit de vieillir tranquillement, ce n’est pas le cinéma qui va les y aider. Comme chaque année l’Aafa (Acteurs Actrices de France associés) rend son verdict sur la présence à l’écran des femmes de plus de 50 ans, le résultat est tonitruant, seuls 7% des rôles leur sont attribués contre 16% du côté des hommes.
« Sur l’ensemble des films français sortis en 2021, pointe l’association, seuls 7 % des rôles ont été attribués à des comédiennes de plus de 50 ans. En 2020 c’était 9 % ; en 2019, 8 % ; en 2016, 6 % ; et en 2015, 8 %. » La part des emplois attribués aux acteurs de plus de 50 ans, en revanche, atteint 16 % en 2021, soit plus du double. Eux ont donc le droit de vieillir, tandis que les femmes, elles disparaissent…
La nouveauté, c’est que, cette fois, l’Aafa s’est demandé si les réalisatrices étaient plus engagées que les réalisateurs. Mauvaise surprise : avec 8,5 % des rôles donnés par des femmes à des actrices de plus de 50 ans, contre 7 % par des hommes, la réponse est non. Sachant que ces chiffres sont, cependant, à mettre en relation avec une autre étude, émanant de l’Observatoire européen de l’audiovisuel, qui rappelle que les femmes ne représentent toujours qu’un quart des cinéastes européens… Rien ne change. Sauf peut-être le regard de certains réalisateurs tels que Nicolas Bedos qui coup sur coup travaille avec Fanny Ardant (La belle époque) et Isabelle Adjani (Mascarade). Une Isabelle Adjani qui n’a plus d’âge, il est vrai.
