Elles étaient supposées révolutionner notre accès aux nouvelles technologies. Les lunettes connectées semblaient promises à un bel avenir. Les gros PC nous avaient aidé à faire nos premiers pas sur la planète digitale pour les moins jeunes d’entre nous. Les ordinateurs portables nous permettent de surfer là où nous le souhaitons et grâce aux smartphones, nous pouvons rester connectés partout et tout le temps. Les lunettes connectées allaient, elles, nous permettre de marier les mondes réels et virtuels en clignant des yeux.
Un départ poussif avec la Google Glass retirée du marché en 2015
Google a été le premier à miser sur cette technologie. Lancées en phase de test en 2012, les Google Glass ont été retirées du marché dès le début de l’année 2015. Leur prix stratosphérique (1500 dollars) et leur design plutôt vilain n’ont pas convaincu le grand public. Certaines entreprises les ont pourtant adoptés. Les électriciens de Boeing les utilisent pour connecter les dizaines de kilomètres de câbles qui équipent les avions de ligne. Les ouvriers de Tesla s’en servent sur les chaînes de montage des voitures électriques. Les employés de l’usine Volkswagen de Wolfsburg les ont également testé pour trouver plus facilement certaines pièces dans les entrepôts () et le géant de la logistique DHL a réalisé un essai en grande nature dans un énorme hangar situé au Pays-Bas. L’entreprise israélienne Plataine a, elle, développé un logiciel qui transforme ces lunettes connectées en assistants vocaux. Les particuliers n’ont pourtant pas été charmés par ces produits considérés comme de simples gadgets coûteux. La pandémie pourrait toutefois changer la donne.
Moches mais efficaces
Lenovo a dévoilé cette semaine lors de la toute première édition virtuelle (Covid oblige…) du CES de Las Vegas, sa nouvelle paire de lunettes connectées. Baptisées ThinkReality A3, ce modèle, qui est propulsé par une puce Snapdragon XR1, est, pour l’instant, destiné aux professionnels. L’appareil, qui peut se connecter via un port USB type C à un PC ou à un smartphone de la marque Motorola qui appartient à Lenovo, est équipé d’une caméra stéréoscopique. En termes de fonctionnalités, ces lunettes permettent, selon son fabricant, de personnaliser entièrement un bureau virtuel en choisissant le format des écrans affichés ainsi que leur nombre. Avec les ThinkReality A3, vous pourrez agencer ces écrans, par exemple pour que l’un d’entre eux prenne tout le champ de vision à la lecture d’une vidéo. Il serait également possible de verrouiller un écran et de le positionner à un endroit précis de son champ de vision. Ce modèle serait aussi idéal pour visualiser des objets virtualisés en 3D et utiliser des programmes permettant de passer des interfaces en réalité augmentée. Le design plutôt vilain et les branches très épaisses de ces lunettes vous donneront un air de « geek » asocial mais par les temps qui courent, ce souci ne représente pas réellement un obstacle puisque nous sommes presque tous coincés à la maison.
Les ThinkReality A3 sont en effet particulièrement adaptées aux télétravailleurs qui n’ont pas la place d’installer dans leur cuisine ou leur minuscule bureau trois écrans. Traders, créatifs, designers, graphistes… Être moche avec de grosses lunettes n’est pas franchement un problème tant qu’on peut bosser. Mais que les coquets se rassurent : la belle pomme californienne pense à vous…
Attention Prada, Apple arrive…
Les rumeurs les concernant sont si anciennes et si nombreuses que beaucoup commençaient à ne plus trop y croire. Après les ordinateurs, les smartphones, les tablettes et les montres, Apple préparerait le lancement de lunettes connectées. Les Apple Glass (pourquoi faire compliqué quand on peut faire simple…) pourraient être commercialisées à la fin de l’année ou en 2022. Les brevets déjà déposés nous donnent une idée assez précise de ce à quoi elles pourraient ressembler.
Alors? Avouons-le, elles sont plutôt jolies. Leur design simple et rassurant ressemble à celui de lunettes de soleil haut de gamme. Ciao Prada and welcome Apple… Ce modèle pourrait même remplacer nos lunettes de vue. Mieux encore, ses verres pourraient s’adapter automatiquement à la myopie ou à la presbytie de son porteur. Il ne serait ainsi plus utile d’aller tous les deux ou trois ans chez son ophtalmo pour changer de monture. Les opticiens ont du souci à se faire…