L’Ecole supérieure de journalisme (ESJ) Paris, doyenne mondiale, a été reprise par des investisseurs détenteurs de médias via des groupes aux mains de conservateurs, comme Dassault ou Bolloré, a-t-on appris vendredi auprès de l’institution.
Parmi les « entreprises françaises qui ont accepté de participer au renforcement de l’ESJ », lit-on dans un communiqué annonçant la « reprise » de l’établissement, on trouve notamment Koodenvoi (Habert Dassault finance, le groupe Dassault est propriétaire du Figaro), La Compagnie de l’Odet (qui chapeaute le capital du groupe Bolloré, qui a dans son giron Canal+ et Prisma médias) et CMA Média, propriété de Rodolphe Saadé (La Provence, BFM, RMC…).
La Financière Agache (propriété de Bernard Arnault, qui possède aussi Le Parisien et les Echos) et Bayard presse (La Croix, Phosphore) font aussi partie des repreneurs.
La présidence de l’établissement est confiée à Vianney d’Alançon (présent dans les repreneurs via sa structure, Financière de La Lance), entrepreneur catholique derrière Rocher Mistral, sorte de Puy du Fou provençal, au château de La Barben (Bouches-du-Rhône). Depuis 2006, la présidence était assurée par Guillaume Jobin.
La direction générale par intérim est confiée à Elhame Medjahed, actuelle responsable pédagogique de l’école qui entend « renforcer sa position de référence dans le domaine de l’enseignement journalistique, en particulier en économie« . L’ESJ ne fait pas partie des 14 écoles reconnues par la profession, contrairement à l’ESJ de Lille, avec qui elle n’a pas de rapport.
Créée en 1899, l’ESJ Paris s’enorgueillit d’avoir vu « passer des enseignants prestigieux tels qu’Anatole France, Charles Péguy, Maurice Ravel, Raymond Poincaré, Maurice Schumann ou encore Gaston Doumergue, ancien Président de la République« .
L’ESJ se targue aussi d’être « la première école de journalisme au monde ouverte aux femmes et aux étudiants étrangers ».