Leo Burnett Beirut et ABAAD ont fait appel à l’artiste multidisciplinaire et incontournable voix de la révolte des femmes libanaises, Remie Akl pour lancer « Dirty Laundry ». Le film s’ouvre sur la performeuse, qui explique comment celles qui survivent aux abus sexuels au Liban apprennent à cacher leur « linge sale » et à se taire au nom de l’honneur et de la dignité des familles…
Avec le lyrisme qui la caractérise, Remie Akl, explique pourquoi ce linge sale est un crime. « Malheureusement, les crimes d’agression sexuelle au Liban sont toujours liés à l’honneur, à la dignité et à la honte. Il est important de traiter ces crimes indépendamment des stéréotypes profondément enracinés dans la société et de les combattre avec fermeté », insiste Ghida Anani, fondatrice et directrice d’ABAAD. Nada Abi Saleh, responsable de Leo Burnett Beirut, explique : « avoir pour objectif avec ABAAD, de modifier la loi injuste relative aux victimes d’agressions sexuelles. Cependant, précise-t-elle, « pour obtenir un changement tangible dans la région arabe, vous devez vous frayer un chemin dans l’esprit du public, ce que nous avons fait avec « Dirty Laundry« .
Remie Akl, performeuse, porte-voix des femmes libanaises
Ce film est un manifeste poétique mais audacieux et provocateur de l’autonomisation des femmes, le premier du genre à oser émerger au Moyen-Orient.
« Dirty Laundry » fait suite au lancement d’une série de webisodes animée par la mannequin et influenceuse la plus célèbre du Liban, Nour Arida, qui a utilisé sa voix et ses plateformes (17 millions d’abonnés) pour soutenir les survivantes de viols, déclenchant une conversation ouverte et sans précédent sur le sujet avec notamment quatre témoignages déchirants.
Nour Arida, influenceuse
Le 26 novembre dernier, lors de la campagne #NoShameNoBlame, des dizaines de victimes de viol, d’activistes et d’influenceurs ont suspendu leur linge sale devant le parlement, amplifiant la voix de ceux qui ne pouvaient pas parler.
« Jusqu’à présent, nous avons recueilli un nombre prometteur de signatures de parlementaires libanais, démontrant leur engagement pour modifier la loi et à susciter des discussions ouvertes sur la question dans le monde arabe et au-delà. Les femmes libanaises ne devraient plus être à la merci de lois qui rejettent la faute sur les survivantes plutôt que sur les agresseurs. Ces lois sont grotesques, inimaginables et malheureusement réelles », conclut Danielle Howayek, fondatrice et conseillère juridique d’Abaad.