13 avril 2022

Temps de lecture : 3 min

« Le Petit Prince : une marque, 350 licences et 10000 produits dérivés », Thomas Rivière, ayant-droit de la succession

Thomas Rivière est l’arrière petit neveu d’Antoine de Saint-Exupéry. Ayant-droit de la Succession de son illustre aïeul, il dirige une équipe d’une douzaine de salariés qui gère la marque déposée Le Petit Prince et son -très- imposant catalogue de produits dérivés. Ou comment faire beaucoup d’argent avec un roman publié à quelques milliers d’exemplaires en 1943…

Thomas Rivière est l'arrière-petit-neveu d'Antoine de Saint-Exupéry, il est en charge de la succession de l'écrivain.

INfluencia : publié pour la première fois en 1943 aux Etats-Unis, Le Petit Prince fait aujourd’hui son grand retour aux Etats-Unis avec une toute nouvelle comédie musicale à Broadway…

Thomas Rivière : la grande première de la comédie musicale The Little Prince  va en effet avoir lieu ce soir au Broadway Theatre à New York. Je serai sur place pour assister à cet événement. Deux autres spectacles musicaux tournent actuellement en Espagne. Le premier, The Little Prince, qui est en catalan a été vu par plus de 500.000 spectateurs à Barcelone et le second baptisé Antoine a déjà été présenté dans plusieurs villes du pays dont Valence et Madrid. L’exposition itinérante, Antoine de Saint Exupéry, Le Petit Prince Parmi les Hommes qui a déjà attiré 150.000 personnes à Lyon et 180.000 à Bruxelles va, elle, continuer de voyager en se rendant notamment à Singapour.

Le Petit Prince est aujourd’hui une marque partagée par 350 licenciés qui ont donné vie à plus de 10.000 produits dérivés.

IN : votre catalogue de produits dérivés est imposant. Timbales de baptême, médailles, casquettes, affiches, body, torchons, peluches, boîtes à musique, tirelires, puzzles, bijoux, livres, figurines, jeux, calendriers, boules à neige… Le choix est vaste.

T.R. : Le Petit Prince est aujourd’hui une marque partagée par 350 licenciés qui ont donné vie à plus de 10.000 produits dérivés. Ce nombre ne cesse de progresser. D’ici la fin de l’année, nous devrions avoir 370 licenciés et nous devrions franchir le cap des 400 en 2023. Le Petit Prince génère un chiffre d’affaires annuel de 200 millions d’euros dans le retail mais la Succession qui comprend quatre ayant-droits ne touche qu’une partie infime de cette somme en royalties. Cela représente bien moins de 5% de ces revenus.

En France mais aussi en Allemagne ou en Espagne, à chaque naissance, une girafe Sophie et un Petit Prince sont vendus.

IN : comment expliquez-vous le succès de ce livre qui va célébrer, l’an prochain, son 80ème anniversaire ?

T.R. : ce succès est un petit miracle. Quand j’ai pris des responsabilités dans la Succession il y a 14 ans, je pensais que tout le monde connaissait ce livre mais son succès ne cesse de s’amplifier année après année. Cet ouvrage a été publié pour la première fois à New York en 1943 à quelques milliers d’exemplaires à peine car la guerre avait provoqué une grave pénurie de papier. Au fil du temps, sa popularité a grossi comme une boule de neige. C’est un ouvrage qu’on se transmet et qu’on offre à ses enfants et petits-enfants. Ce livre, vous l’avez découvert lorsqu’un de vos proches vous l’a lu pour la toute première fois. C’est un souvenir et une émotion que vous souhaiterez partager plus tard avec des êtres aimés. En France mais aussi en Allemagne ou en Espagne, à chaque naissance, une girafe Sophie et un Petit Prince sont vendus. Mais le succès de l’ouvrage écrit par l’oncle de ma grand-mère s’est encore accéléré depuis le début des années 2000.

IN : pourquoi ?

T.R. : la signature de nouvelles licences nous a permis d’entrer sur de nouveaux marchés. Nous sommes ainsi aujourd’hui présents dans une vingtaine de pays. Les ventes du Petit Prince augmentent au fil des générations. 200 millions d’exemplaires ont déjà été imprimés et chaque année 5 millions de livres supplémentaires sont achetés dans le monde entier. La sortie en salle en 2015 du film d’animation réalisé par Mark Osborne qui a notamment tourné Kung Fu Panda et Monstres contre Aliens nous a également aidé à promouvoir Le Petit Prince dans de nouveaux pays. Ce long-métrage a été vu par 23 millions de personnes dans le monde et par 6 millions de Chinois qui n’avaient jamais entendu parler de ce personnage dans le passé. Ce film nous a ainsi permis de nous implanter en république populaire.

Aujourd’hui, 20% à 25 % de nos licences françaises sont fabriqués dans le pays alors que cette proportion ne dépassait pas 5% il y a quelques années.

IN : où sont fabriqués vos produits dérivés ?

T.R. : nous cherchons de plus en plus à mettre à l’honneur le savoir-faire de l’Hexagone en collaborant avec une soixantaine de labels français, dont Deyrolle, Montblanc et Neamedia. La Monnaie de Paris frappe toutes nos médailles sur le Quai Conty. Pour nos affiches de l’Aéropostale, nous avons signé l’an dernier une licence avec une entreprise qui imprime ses produits en région parisienne. Nos Boîtes à histoires imaginées avec Lunii sont, elles aussi, Made in France. Aujourd’hui, 20% à 25 % de nos licences françaises sont fabriqués dans le pays alors que cette proportion ne dépassait pas 5% il y a quelques années.

IN : quels sont vos projets ?

T.R. : nous allons continuer d’accroître le nombre de nos licences. Une comédie musicale devrait être prochainement produite au Théâtre Mogador à Paris. Une série de 50 épisodes destinée aux 5-7 ans, qui a été pré-vendue dans une cinquantaine de pays, va être diffusée sur France Télévisions. Une mini-série de six épisodes sur Antoine de Saint Exupéry avec un Petit Prince sur son épaule sera également proposé sur une plateforme de streaming. Nos projets sont nombreux…

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