5 septembre 2024

Temps de lecture : 3 min

Le harcèlement vu par des adultes ? Loin du compte de ce que vivent les enfants… Un film social dérangeant signé Publicis pour le SIG

L'occasion de la rentrée des classes était trop belle pour que Gabriel Attal ancien ministre de l'Éducation ne résiste mardi matin à dévoiler le film sur le harcèlement dont la sortie initiale était prévue en mai dernier alors qu'il était encore en poste... Ainsi, à Issy-les-Moulineaux, ceux qui étaient présents dans le hall d'une école ont pu découvrir cet ovni qui raconte le décalage entre ce que vivent les enfants lorsqu'ils sont harcelés, et ce que les adultes imaginent.

C’est une expérience de quatre minutes intitulée Face au harcèlement, que nous livre le SIG et le groupe Publicis avec ce film tourné « sans filtre ». Un premier volet de la campagne diffusé par le Gouvernement en novembre 2023 avait pour mot d’ordre « Ne minimisons pas ce que vivent les enfants », le 2ème volet lancé ce lundi 2 septembre 2024 a pour objectif de faire vivre la différence de perception au travers d’une expérience sociale qui va confronter la vision d’une vingtaine d’adultes à celle de cinq adolescents sur la violence du harcèlement à l’École.

Dans un premier temps des adultes castés pour l’occasion sont appelés à simuler une scène de harcèlement dans une salle de classe créée à cet effet. Ces « grands » discutent sur les rôles qu’ils souhaitent jouer, harcelé, harceleuse, suiveurs, etc. Puis vient le moment de vérité. Une scène où effectivement ces volontaires lâchent des insultes, provoquent, et prennent l’un des leurs en grippe. Rideau.

Les adultes sont alors invités à s’asseoir, ils ne savent pourquoi. Arrivent alors un groupe d’adolescents qui eux jouent une scène de harcèlement telle qu’ils la connaissent. Et là, ça y va. Une jeune fille est prise en grippe par l’ensemble du groupe, et la haine est cette fois réellement palpable. Tandis que la jeune fille tente de s’intégrer au groupe, en s’asseyant pour déjeuner, les insultes commencent à pleuvoir. « Qui t’as autorisée à être ici », « tu sais ce que j’en fais de ton yaourt ? », dit un garçon tout en crachant dedans, « casse-toi d’ici », « en plus d’être moche, elle est sourde », « t’ouvres ta fenêtre et tu sautes ok ? » La jeune victime résiste, répond mais rien n’y fait, les uns et les autres lui tirent les cheveux, la poussent, lui mettent la tête dans les toilettes… Puis alors que tout est calme à nouveau, son portable ne cesse de sonner, les insultes se poursuivent (voir ci-dessous).

En tant que spectateur, le premier réflexe est de se dire que le décalage entre la scène jouée par les adultes et celle interprétée par les jeunes est en total décalage. Que les adultes non préparés, sont sans doute inhibés, et jouent mal car ils ne sont pas acteurs, tandis que les jeunes, eux sont des professionnels du jeu. Maud Robaglia, engagée chez Publicis en tant que head of art de l’agence en janvier 2022, propose une fois encore un travail original, frappant de justesse. Cette ancienne freelance qui pendant 20 ans a réalisé des moodfilms pour plusieurs agences atteint encore son but, en nous laissant pantois. Pour ce faire, – le sujet ne doit rien laisser au hasard -, Le SIG a fait appel à un psychiatre reconnu, David Gourion auteur notamment de Guérir nos âmes blessées (Éditions Marabout), afin de valider et surtout d’expliquer l’enjeu du harcèlement, la manière dont il se déchaine sans qu’aucun des jeunes « suiveurs » ne parvienne à se défaire de la meute, et à faire jouer son libre arbitre… Par ailleurs, l’association e-Enfance et ses psychologues ont également participé à la bonne mise en oeuvre du harcèlement, sur le tournage.

Sans David Gourion avec lequel nous avons parlé de ce mécanisme qui se met en place, de fait, un engrenage sans fin, nous n’aurions par pu arriver à ce résultat

« En fait en jouant cette « pièce filmée », nous voulons faire comprendre aux adultes qu’il y a eu de la part de leurs enfants des alertes, des appels du pied, mais qu’ils ne les ont pas pris au sérieux, car pour eux, il s’agit de chamailleries, et puis disons-le, cela ne peut pas arriver à leurs enfants« , explique Maud Robaglia, qui poursuit, « Les enfant eux, pensent que même s’ils témoignent, ils ne seront pas pris au sérieux« . Sans David Gourion avec lequel nous avons parlé de ce mécanisme qui se met en place, de fait, un engrenage sans fin, nous n’aurions par pu arriver à ce résultat. Il a été présent pendant des heures lors du tournage, a assisté à toutes les étapes pendant que les enfants jouaient notamment« . Par ailleurs, Maud Robaglia également autrice de Les Fragiles (Éditions du Masque), un puissant et dérangeant roman noir, dans lequel elle raconte la tyrannie du bonheur, la peur de vivre, et les difficultés d’une société à composer avec la fragilité, connait son sujet.

Pour réaliser cette expérience sociale, l’agence a fait appel au comédien Fabrice Scott formé au Drama Center London, metteur en scène et réalisateur, né à Montréal ainsi qu’à Don Kent (Production Mass). Afin de réaliser ce travail « intimiste », un collège a été reproduit en studio, pas moins de six caméras ont été nécessaires pour ce quatre minutes diffusé sur les réseaux sociaux, « qui ont aussi du bon« , indique Maud Robaglia, lorsqu’ils permettent de communiquer sur des sujets aussi graves.

En savoir plus

La version longue du film est accompagnée de 7 capsules vidéos teasing et témoignages des participants à l’expérience qui nous partagent leur vécu et ressenti ainsi que de la directrice générale de l’association e- Enfance, en charge du numéro vert 3018Justine Atlan – et du psychiatre David Gourion qui ont accompagné ce projet de la conception à sa réalisation.

En charge du projet, Maud Robaglia également autrice de Les Fragiles (Éditions du Masque),  roman noir, dans lequel elle raconte la tyrannie du bonheur, la peur de vivre, et les difficultés d’une société à composer avec la fragilité, connait son sujet.

 

CLIENT

SIG – Service d’information du Gouvernement
Direction : Michaël Nathan, Julie Chiret-Cannesan
Gestion de projet : Charline Bouchereau, Lea Rossi
Média & Campagne : Bérangère Oran-Maigner, Domitille Richard

AGENCE

Publicis Conseil
CEO/CCO : Marco Venturelli
Directrice de création : Maud Robaglia
Copywriter : Anthony Clouet
Directeur artistique : Nicolas Denis
Planneurs stratégiques : Antoine Collignon, Antoine Framery Commerciaux : Patrick Leclercq, Isabelle Garnier, Maé Touitou Producer : Imene Sellaoui

PRODUCTION

MASSCORP
Producteur : Mass
Director : Don Kent

Directeur de la photographie : Jacques Audrain – Metteur en Scène : Fabrice Scott

TECHNIQUE

Producteur Executif : Thibaud Garron
Directrice de Production : Hélène Beaupuy-Mouret – Chef-décorateur : Jean Miel

POST PRODUCTION

Chef-Monteur : Theophile Guibout
2nd monteur : William Nagel
Etalonnage : Hayika Maras
Son : MASSCORP & Fabrice Smadja / AOC

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