Contexte économique difficile, transition vers la fin des cookies tiers : est-ce une année particulière pour coprésider le jury du Grand Prix de la Data ?
2023 est une année particulière, c’est sûr, mais elle sera aussi intense que celles que nous venons de traverser et nous pourrons la vivre positivement. Cela fait plusieurs années que le contexte économique est plutôt incertain et que les annonceurs cherchent sans cesse à améliorer l’efficacité de leurs investissements afin de mieux engager leurs audiences et faire rayonner leurs marques. De plus, la crise sanitaire a eu pour effet positif d’accélérer la digitalisation de la société comme elle nous a rendus beaucoup plus agiles face aux changements de situation. Je suis donc très confiante pour 2023 ! Concernant la transition vers l’après cookies tiers, c’est en effet une année charnière avec déjà de nombreuses évolutions.
Qu’observez-vous concrètement dans cette transition ?
Tout d’abord, les données appartenant aux plateformes deviennent activables uniquement au sein de leurs propres écosystèmes, ce qui n’est pas tout à fait surprenant. Ensuite, côté annonceurs, les données first party prennent encore plus d’importance et deviennent stratégiques. Bonne nouvelle, de nouveaux outils, comme les CDP, nous permettent de les activer intelligemment sur davantage de touch points. D’un point de vue plus général, 2023 c’est l’année de l’accélération des tests et de l’adoption de nouvelles solutions alternatives, comme les ID dits universels ou le contextuel, avec ce que ces solutions comportent comme risque de perte de précision dans le ciblage, et pour les ID, de reach. Dans tout cela un impératif reste le même : nous devons veiller à protéger les consommateurs avec une utilisation responsable de la donnée, seule garante d’une relation stable dans le temps.
Quels critères observerez-vous pour analyser les dossiers des candidats ?
La réflexion stratégique et l’approche des candidats seront centrales dans notre analyse. Quelles solutions trouvent-ils aux défis actuels ? Quelle utilisation innovante de la donnée déploient-ils ? Nous nous intéresserons bien sûr aux performances qu’ils auront obtenues et si ces dernières ont répondu à leurs objectifs mais également à la manière dont ils auront mesuré tous ces résultats. La data intervient à toutes les étapes de la chaîne de valeur. Son utilisation exige beaucoup d’expertise, de compétence et d’agilité. Toutes ces questions seront analysées par les membres du jury. Nous sommes nombreux et disposons d’expertises différentes : la complémentarité de nos différents regards nous permettra, j’en suis certaine, d’aboutir à une analyse la plus complète possible pour récompenser les meilleurs cas.
Quel est d’après vous le rôle de ce grand prix ?
Ce grand prix a plusieurs fonctions importantes. Il nous permettra de mettre en lumière toutes les solutions innovantes qui répondent à un vrai besoin du marché mais également les dispositifs data qui parviennent à faire le lien entre créativité et efficacité. Je pense qu’il est également très important de récompenser les professionnels qui font avancer notre marché. Leur exemple rassurera les acteurs tout en donnant de nouvelles pistes de réflexion aux équipes opérationnelles. En somme, ce grand prix assume un rôle majeur qui est de permettre aux entreprises de découvrir de nouvelles technologies, de nouveaux usages et de favoriser la création d’une culture de la donnée c’est-à-dire d’une vision commune partagée de la data.